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Une assemblée générale 2025 mobilisatrice
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Plus de 150 personnes ont assisté à l’assemblée générale d’ATD Quart Monde à la Bibliothèque nationale de France à Paris, samedi 14 juin, et 70 personnes l’ont suivie en ligne. Cette assemblée générale a été l’occasion de revenir sur les grands projets menés en 2024, de présenter les perspectives pour les années à venir, mais aussi, pour Marie-Aleth Grard, d’annoncer son départ de la présidence, après cinq années de mandat.
Pour sa dernière assemblée générale en tant que présidente d’ATD Quart Monde France, Marie-Aleth Grard n’a pas caché son inquiétude concernant la situation actuelle. “Notre pays a franchi un cap et je suis inquiète. Le gouvernement ne lutte plus contre la pauvreté, mais contre les pauvres”, a-t-elle ainsi affirmé en introduction. Ses craintes portent notamment sur la loi Plein Emploi et le décret qui instaurent un nouveau régime de sanctions pour les allocataires du RSA. Ses inquiétudes sont partagées par Pascale Djaoudi, membre du Mouvement : “De nombreuses personnes risquent d’être radiées avec ces nouvelles conditions. Si on enlève le RSA aux gens, sans en plus leur donner vraiment d’explications, que vont-ils devenir ? C’est pas parce qu’on n’est plus dans les statistiques qu’on n’existe plus”. L’une des perspectives pour l’année à venir sera donc de continuer à se mobiliser contre cette réforme et à documenter ses effets sur les personnes en situation de pauvreté.
Face à cette situation, “nous ne baissons pas les bras et nous ne sommes pas seuls”, a cependant insisté Marie-Aleth Grard, soulignant la participation d’ATD Quart Monde au collectif Alerte et au Pacte du pouvoir de vivre. “Dans ces deux lieux, nous faisons alliance avec des partenaires pour faire bouger les choses”, a-t-elle précisé.
Organisée dans les locaux de l’immense site François Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France, l’assemblée générale du Mouvement a permis de mettre en avant les actions menées par ses membres en Île-de-France. La région est en effet composée de sept groupes locaux, “de Paris aux Yvelines, de Montreuil au Val-d’Oise en passant par l’Essonne, les Hauts-de-Seine et en incluant également Beauvais”, a détaillé Laurent Olmedo, membre de l’équipe régionale. Ces différents groupes se retrouvent pour l’Université populaire Quart Monde, des ateliers culturels et artistiques, des Bibliothèques de rue et ont des engagements forts avec les militants Quart Monde. Cette diversité d’actions est également bien présente au sein de la Maison Quart Monde, située dans le 19e arrondissement de Paris, où se déroulent notamment un atelier d’écriture et des activités avec les jeunes.
Les événements marquants de 2024
Les membres de la délégation nationale, Anne-Marie De Pasquale, Benoît Reboul-Salze et Geoffrey Renimel sont ensuite revenus sur les événements marquants de 2024. L’année a notamment été rythmée par la campagne autour de la maltraitance institutionnelle, pour laquelle un rapport et de nombreux outils ont été mis en place. De nombreux groupes locaux ont réfléchi et développé des actions afin de sensibiliser le public à cette maltraitance institutionnelle, comme à Boulogne-sur-Mer, avec une pièce de théâtre présentée lors de la Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre.
L’une des priorités, “redéfinir et soutenir notre démarche de connaissances“, s’est également illustrée en 2024 au sein des Universités populaires Quart Monde, mais aussi dans le travail mené avec les enfants du Pivot culturel du Centre de promotion familiale, sociale et culturelle de Noisy-le-Grand. Le “trésor” réalisé par ces enfants et toutes leurs réflexions feront notamment l’objet d’une exposition aux Rencontres d’Arles en juillet, puis à la Villa Cathala, à Noisy-le-Grand du 6 au 13 septembre, ont annoncé Lucie Mulot et Quentin Bernard, volontaires permanents.
Afin de “se former pour s’engager et agir ensemble”, autre priorité énoncée par la délégation nationale, des temps de formation régionaux et nationaux, à destination de tous les membres du Mouvement et de celles et ceux qui ne connaissent pas encore ATD Quart Monde, continueront d’être organisés dans les prochains mois.
Des événements prévus en 2026
Les projets pilotes menés par ATD Quart Monde ont par ailleurs été mis à l’honneur. Ainsi, dans le cadre du projet OSEE, Osons les savoirs d’expérience de l’exclusion, de nouvelles promotions ont été lancées à Rennes et à Lille en 2024. Elles doivent être suivies par une deuxième promotion, qui a commencé le 10 juin à Rennes et qui devrait commencer le 2 octobre à Lille. “ATD Quart Monde rencontre bientôt un organisme de formation en région parisienne pour lancer OSEE dans une troisième région. L’objectif est de pérenniser OSEE à Rennes et Lille et de continuer à faire plein de petits OSEE en France”, ont expliqué Muriel Gelin, militante Quart Monde et ancienne stagiaire d’OSEE, et Eric Bourcier, co-pilote du projet au sein d’ATD Quart Monde.
Dans le cadre de la priorité “se mettre ensemble face aux défis climatiques et environnementaux”, le projet Aujourd’hui Tissons Demain, à Alès, “entre dans une nouvelle phase”, a précisé Benoît Reboul-Salze. Il s’agit de “construire un partenariat avec le bailleur social et la mairie pour développer un habitat social, durable et solidaire afin de répondre aux besoins d’aujourd’hui et de demain”. Cette priorité fera en outre l’objet d’un grand rassemblement du 11 au 14 juillet 2026. “L’idée est de se rassembler et d’aborder cette priorité pour réfléchir à la manière d’agir en tant que Mouvement à l’échelle locale et nationale”, a précisé Solène Heredia, chargée de la mobilisation et de la coordination autour de cette priorité.
Autre temps fort annoncé pour l’année prochaine : la présentation des résultats de la recherche participative CIPES, Choisir l’inclusion pour éviter la ségrégation, menée depuis six ans afin “d’en finir avec les orientations scolaires pour cause de pauvreté ». Cet événement se déroulera le 24 janvier 2026 à l’Institut de France, à Paris.
Enfin, l’année 2025 sera une année importante pour l’expérimentation Territoires zéro chômeur de longue durée, avec l’examen au Parlement d’une proposition de loi visant à “garantir l’avenir des Entreprises à but d’emploi dans la durée et à ouvrir à d’autres territoires la possibilité de s’engager”, a expliqué Anne-Marie De Pasquale. Aujourd’hui, “83 territoires ont été habilités, près de 4 000 personnes travaillent dans des Entreprises à but d’emploi. Cette dynamique des territoires, il est temps de la rendre durable. On entend beaucoup parler des économies que doit faire l’État, des milliards. Mais nous, nous pensons aux milliers de personnes qui espèrent retrouver un emploi et vivre dignement de leur travail, et qui savent trop bien qu’elles ne sont pas attendues sur le marché du travail, alors que la pression augmente sur elles”, a-t-elle détaillé.
Un conseil d’administration renouvelé
L’assemblée générale a également permis aux adhérents du Mouvement d’approuver les comptes, présentés par Béatrice Navajas , directrice du Pôle administration et financement, et Claire Lavoué-Desdevises, trésorière. Les dépenses totales d’ATD Quart Monde, d’un montant de 7,48 millions d’euros, sont “dédiées à l’action à hauteur de 85 %”. L’année 2024 est marquée par des financements publics stables, des financements régionaux en forte baisse et une hausse des financements par les entreprises et fondations. Les legs ont en outre atteint “un niveau record”, avec 3,4 millions d’euros. Le nombre de donateurs et donatrices est de 21 564, un chiffre en baisse depuis 2020.
Le conseil d’administration d’ATD Quart Monde a en outre été renouvelé, suite au départ de quatre personnes : Geneviève De Coster, Jean-François Chanet, Élodie et Vincent Espejo-Lucas. L’arrivée de Laurence Abotchi, Nadège Dubois, Philippe Descottes, Antonio Fulleda, Olivier Morzelle et Albert Ritzenthaler a été approuvée par les adhérents.
Enfin, la présidente du Mouvement depuis 2020, Marie-Aleth Grard, a annoncé son départ. Alliée d’ATD Quart Monde depuis 1982, elle a tenu à préciser qu’il n’était pas question pour elle de quitter ATD Quart Monde. Son ou sa successeure sera connu.e suite à la réunion du conseil d’administration du 19 juin. “Plus que jamais, restons unis dans nos combats pour que les droits de toutes et tous soient enfin reconnus et effectifs”, a-t-elle conclu.
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Revivez l’assemblée générale 2025
Photos : Assemblée générale 2025 à la Bibliothèque nationale de France le 14 juin. © Jean-Yves Le Tetour, ATD Quart Monde
