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Décret sanctions RSA : les pauvres toujours coupables

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Le décret du 31 mai 2025 qui instaure un nouveau régime de sanctions pour les allocataires du RSA marque un tournant majeur dans la politique sociale de l’État : désormais, la pauvreté n’est plus un fléau à combattre, mais une faute à punir. Issu de la loi « pour le plein emploi » du 18 décembre 2024, ce texte ne protège pas, n’accompagne pas, mais punit les plus pauvres.

Des sanctions disproportionnées

Le nouveau barème de sanctions met en péril le droit à des moyens convenables d’existence et pourra désormais être suspendu même en l’absence de tout autre revenu. Comme l’illustre l’exemple de Caroline : privée d’allocations chômage pour un retard de démarche administrative, elle devrait basculer vers le RSA. Mais avec les nouvelles règles, elle se retrouve sans aucun revenu pendant quatre mois, le temps que l’administration autorise une nouvelle demande auprès de France Travail.

Face à la sanction les personnes disposent de 10 jours pour faire valoir leurs observations, un délai irréaliste pour des allocataires confrontés à des difficultés administratives, sociales ou de santé. Ces décisions peuvent entraîner des suspensions d’au moins 30 % du RSA dès le premier mois, jusqu’à la suppression totale de l’allocation, plongeant ainsi des milliers de foyers dans une situation d’extrême pauvreté. Quand on est au RSA, on ne vit pas, on survit ; et désormais, même cette survie est menacée.

Une réforme qui éloigne de l’emploi digne

Ce décret ne rapproche pas les personnes de l’emploi, elle les éloigne de leurs droits. Les premiers punis sont les personnes les plus éloignées de l’emploi car leurs situations complexes ne seront pas prises en compte par les conseillers par manque de temps, de réponses adaptées et de résultats mesurables. En réalité, la grande majorité des personnes au RSA font face à des difficultés qui nécessitent un accompagnement dans la confiance, et sur le long terme.

L’accompagnement personnalisé est un leurre : les parcours sont automatisés par des algorithmes, et les conseillers sont débordés et pas assez nombreux. Les professionnels eux-mêmes alertent : cette réforme va alourdir leur charge de travail et les éloigner de leur mission première, l’accompagnement humain, au profit d’un suivi bureaucratique centré sur des indicateurs de “recherche active d’emploi”.

Le décret est l’application d’une idée fausse sur les pauvres et la pauvreté : les allocataires du RSA seraient des « fainéants » qu’il faudrait mobiliser pour trouver un emploi. Quel dommage qu’aucune concertation sérieuse n’ait eu lieu avec les associations de terrain et les personnes concernées, pour enfin déployer une réforme adaptée aux besoins réels des personnes. Alors qu’une pétition réunit 10 775 signatures et des milliers de témoignages d’allocataires et de professionnels de toutes les institutions concernées par la réforme (missions locales, CAF, France Travail, etc.)[1].

ATD Quart Monde appelle à faire le choix de l’égale dignité

La lutte contre la pauvreté se gagne par la confiance, le respect et un accompagnement adapté. Des alternatives existent, comme Territoires zéro chômeur de longue durée qui fait ses preuves sans passer par la sanction.

ATD Quart Monde demande :

  • D’assurer des moyens convenables d’existence à tous les citoyens ;
  • De suspendre l’application de la réforme du RSA ;
  • De mettre en place un accompagnement dans la confiance et la durée, adapté aux personnes qui vivent la pauvreté ;
  • De déployer une véritable politique de lutte contre la pauvreté avec les acteurs concernés.

CONTACT PRESSE

Camille MENARD / camille.menard@atd-quartmonde.org / 06 74 07 02 65

[1] Pétition « Non aux sanctions sur le RSA » lancée par ATD Quart Monde : https://www.atd-quartmonde.fr/petitions/petition-non-aux-sanctions-sur-le-rsa/

 

 

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Quiz

En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté : le quiz !

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En France, à combien est fixé le seuil de pauvreté

Questions

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À combien s’élève le RSA pour une personne seule et sans enfant et avant déduction du forfait logement ?

2023 atdqm ideesfausses rsa

3 / 9

Il y a 20 ans, 20 % du budget dédié au RSA était alloué à l’accompagnement des allocataires. Selon vous a combien s'élève cette part aujourd'hui ?

2023 atdqm ideesfausses accompagnement

4 / 9

Quel pourcentage d’ayant-droits au RSA ne le demandent pas ?

2023 atdqm ideesfausses non recours

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6 / 9

A sa création en 1988, le RMI (ancêtre du RSA) avait été fixé à 49 % du SMIC. Selon vous, quel pourcentage du SMIC représente le RSA aujourd'hui ?

2023 atdqm ideesfausses rsavssmic

7 / 9

Les demandeurs d'asile peuvent percevoir les minima sociaux tels que le RSA.

2023 atdqm ideesfausses migrations

8 / 9

On estime que les émissions de CO2 des 10 % les plus aisés en France s’élèvent à 18,4 tonnes par an. A combien s'élèvent celles des 10% les plus modestes ?

2023 atdqm ideesfausses ecologie

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Quelle part du budget de la protection sociale est aujourd'hui dédiée à la lutte contre la pauvreté ?

2023 atdqm ideesfausses protection sociale

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Stop à la maltraitance institutionnelle : Le quiz !

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La maltraitance institutionnelle c'est...

Questions

2 / 10

Parmi ces listes, laquelle ne contient que des institutions qui assurent une mission de service public ?

Questions

3 / 10

La maltraitance institutionnelle touche l’ensemble des individus avec des conséquences égales, quelles que soient leurs conditions socio-économiques.

Questions

4 / 10

Parmi les causes de maltraitance institutionnelle envers les personnes en situation de pauvreté, on compte… (Plusieurs réponses possibles).

Questions

5 / 10

Les professionnel.le.s des institutions publiques ne peuvent pas être victimes de maltraitance institutionnelle.

Questions

6 / 10

Combien de personnes un.e conseiller.ère France Travail suit-il.elle en moyenne ?

Questions

7 / 10

Parmi ces situations, lesquelles peuvent être qualifiées de « maltraitance institutionnelle » ? (Plusieurs réponses possibles).

Questions

8 / 10

Quel est le pourcentage de Français.ses qui n’ont pas recours aux aides et dispositifs sociaux auxquels ils.elles ont droit par crainte des conséquences négatives (abus de pouvoir, manque de confidentialité...) ?

Questions

9 / 10

Quelles grandes tendances actuelles participent au renforcement des maltraitances institutionnelles ? (Plusieurs réponses possibles).

Questions

10 / 10

Comment aider une personne en situation de pauvreté victime de maltraitance institutionnelle à faire valoir ses droits ? (Plusieurs réponses possibles).

Questions

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