Les 15 et 16 mars, une trentaine de membres d’ATD Quart Monde se sont retrouvés au centre international du Mouvement pour une rencontre sur la démarche de connaissance de ce que vivent et expriment les personnes en grande précarité.
Parmi les quatre priorités définies pour ATD Quart Monde France pour les prochaines années, la délégation nationale a insisté en 2023 sur la nécessité de « redéfinir et soutenir la démarche de connaissance ». Une rencontre de deux jours autour de cette thématique a ainsi été organisée en mars. L’objectif était de permettre à des volontaires permanents et des alliés engagés dans la durée auprès de personnes qui vivent des situations de grande précarité, d’exclusion et d’isolement social de mieux comprendre cette démarche et les outils disponibles pour la mettre en œuvre localement.
Colonne vertébrale du Mouvement
« Un besoin fort de travailler la connaissance sur ce que nous avons appris de nos rencontres avec ces personnes fonde l’engagement et l’action des membres du Mouvement. De cette connaissance doivent émerger des lignes de pensées et d’action vers des changements visibles dans la vie des personnes et transformateurs pour la société », explique Alain Souchard, volontaire permanent au pôle Dialogue action connaissance d’ATD Quart Monde. Il rappelle que cette connaissance, ancrée dans le vécu des familles, « constitue la colonne vertébrale du Mouvement ».
Il s’agit notamment « d’apprendre de ce que vivent les personnes, de ce qu’elles refusent de vivre et de ce qu’elles voudraient vivre, et comment éventuellement cela rejoint ce que vivent aussi d’autres personnes », détaille Alain Souchard. « Cela passe par une écriture régulière et dans la durée. Mais, comme nous sommes inégaux devant la page blanche, garder trace des rencontres peut prendre d’autres formes, telles des interviews avec des enregistrements audio, des films… »
Nécessité de croiser les regards
Plusieurs outils ont été mis en place pour rendre plus accessible cette démarche de connaissance. Une affiche a été élaborée pour détailler ses étapes. Des « temps de connaissances » sont créés dans certains groupes locaux. Une lettre intitulée « De l’écriture à la connaissance », à destination des membres du Mouvement, est également diffusée « à partir de parcelles de connaissances cueillies au fil des lectures de ce qui est envoyé au pôle Dialogue action connaissance », explique Annie Millot, membre de ce pôle.
Elle propose également des « ateliers interactifs, où sont mêlées l’écoute et l’expression, et où militants Quart Monde, volontaires permanents et alliés réfléchissent ensemble ». L’objectif est notamment de montrer que « nous ne voyons pas tous la même chose dans les situations que l’on rencontre, d’où la nécessité de croiser nos regards afin d’éviter les interprétations, les jugements hâtifs, et de ne rien laisser de côté », décrit-elle. Un pôle Connaissance action engagement développe également des outils au niveau international du Mouvement.
La rencontre organisée en mars a permis à chacune et chacun de « renforcer ses convictions que garder des traces, écrire, relire, partager est nécessaire », souligne Anne-Marie De Pasquale, membre de la délégation nationale du Mouvement.
Pour en savoir plus : pole.dialogueactionconnaissance@atd-quartmonde.org