Une quarantaine de personnes se sont réunies le 15 juin pour clôturer une phase du groupe jeunes en Bourgogne-Franche-Comté. C’était aussi l’occasion de dire au-revoir à Nathalie et Denis Gendre, volontaires permanents. Leur départ marque une nouvelle étape pour le groupe jeunes, très actif depuis cinq ans.
Il y a eu beaucoup d’éclats de rire, mais aussi quelques larmes, essuyées discrètement, au cours de cette journée ensoleillée passée à Chenôve, près de Dijon. “On est là pour passer un moment inoubliable ensemble”, affirme Moussa. “Le groupe jeunes n’est pas encore mort, on peut se retrouver entre nous, rester en contact”, ajoute Kevin.
Certains jeunes sont présents depuis le début, en 2019, et se souviennent avec un peu de nostalgie des ateliers ensemble pour travailler le cuivre, des longues randonnées, des voyages avec l’association 82-4000 Solidaires, des week-end à La Bise, des rencontres avec des jeunes membres d’ATD Quart Monde de toute la France, au château du Breuil en 2019, et même avec des jeunes européens à Bruxelles, Hambourg ou à Strasbourg pour construire “une Europe qui ne laisse aucun jeune de côté“. Le petit diaporama préparé par les jeunes eux-mêmes fait ressurgir des anecdotes ou des souvenirs et montre à quel point tous ces moments ont été importants pour eux.
De l’engagement personnel et collectif
“Tout au long de ces années, on a eu la chance de vous voir grandir, oser aller à la rencontre d’autres, oser changer d’avis, oser vous laisser pénétrer par l’avis des autres. Vous avez aussi osé exprimer petit à petit ce que vous pensez, vous affirmer, partager vos projets au niveau régional, national ou européen“, constate Denis Gendre. “On a beaucoup travaillé ces cinq années, on a vu combien cela avait construit de l’engagement personnel, mais aussi collectif. On a été heureux de vivre tout ce qu’on a vécu, c’est quand même une sacrée chance”, souligne Nathalie Gendre. Tous deux volontaires permanents, ils vont désormais changer de mission car “cela fait partie de la vie du Mouvement”, rappellent-ils.
Avant de partager un bon repas, des jeux et des danses, tous les participants ont été invités à réfléchir à ce que ce groupe jeunes leur avait apporté. “Ça m’a apaisé, apporté d’autres choses, permis de faire des rencontres, de voir d’autres paysages“, explique Damien. “Cela m’a permis d’avoir l’expérience de voyager, de rencontrer des gens que je ne connaissais pas, d’être un peu plus sociable, d’oser aller vers les autres. Maintenant, je vais même voyager seul”, affirme un autre. Pour Gaël, venu de Lyon, ces rencontres ont été l’occasion de s’ouvrir davantage, “et cette ouverture m’a donné de la liberté”, ajoute-t-il. “Avoir un espace pour exprimer sa parole permet de prendre confiance en soi, de prendre du pouvoir sur sa vie”, poursuit Charlène. “Les amitiés qu’on a bâties, c’est pas perdu”, précise Laura.
Le chemin pour démonter les préjugés
“Vous vivez deux axes forts dans le Mouvement : le combat et la fête. La rencontre de cultures différentes, tous ces moments festifs qu’on voit sur les photos, mais aussi le combat, parce que vous réfléchissez, c’est sérieux. Vous refusez la fatalité, l’exclusion, le silence, l’isolement. Quand on se connaît, on ne peut plus avoir de discours d’exclusion, on construit de la fraternité, des amitiés fortes, des changements réels qui donnent de la place à chacun. Vous vivez concrètement le chemin pour démonter les préjugés”, constate Anne-Marie De Pasquale, membre de la délégation nationale.
“Vous êtes prêts à vous soutenir, c’est important. Il y a au moins trois moyens qui vont vous permettre de rester en lien et vous allez en inventer plein d’autres : la campagne de lutte contre la maltraitance institutionnelle, la rencontre nationale Cap vers l’espoir du 28 juin au 1er juillet, et le groupe d’Université populaire Quart Monde de Bourgogne-Franche-Comté, qui va continuer, notamment grâce à l’engagement de deux alliés, Frédéric et Nicolas“, détaille-t-elle. “Une autre page s’ouvre”, ajoute Benoît Reboul-Salze, également membre de la délégation nationale.
Il retient une phrase entendue lors de cette journée et prononcée par l’un des jeunes : “Quand tu as du respect pour moi, j’ai du respect pour toi. Quand tu as du respect pour les autres, j’ai du respect pour toi. C’est limpide comme message et on va le porter durant toute la campagne de lutte contre la maltraitance institutionnelle”, conclut-il.
Photo : Photo de groupe prises le le 15 juin à Chenôve. © Julie Clair-Robelet