Une nouvelle édition d’En finir avec les idées fausses sur la pauvreté est publiée le 10 janvier. Consacré aux préjugés sur lesquels s’appuie la maltraitance institutionnelle, ce petit manuel démonte, point par point, 20 préjugés encore trop répandus.
Ils sont nombreux, tenaces et pernicieux par leur inépuisable capacité à se renouveler sans cesse. Le poids de ces préjugés décourage les personnes qui vivent la pauvreté, leur ferme des portes, leur bloque des opportunités, et cette stigmatisation aggrave la fracture sociale. Depuis 2012, ATD Quart Monde a imaginé des outils pour diffuser des arguments qui discréditent les clichés véhiculés au quotidien. C’est ainsi qu’est né le premier livre, En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté, réédité et réactualisé plusieurs fois depuis. Aujourd’hui, la « violence faite aux pauvres » dénoncée dès 1968 par le fondateur du Mouvement, Joseph Wresinski, a pris de nouvelles formes, en premier lieu la maltraitance institutionnelle, contre laquelle ATD Quart Monde a lancé une grande campagne en septembre 2024.
Les plus précaires en sont les premières victimes. Ils sont sans cesse soupçonnés de mal gérer leur budget, de frauder, de mal s’occuper de leurs enfants, de bénéficier de trop d’aides… La nouvelle édition d’En finir avec les idées fausses sur la pauvreté est ainsi dédiée aux préjugés sur lesquels repose cette maltraitance institutionnelle. Ce sont souvent eux qui influencent les personnes chargées de concevoir les politiques sociales et celles qui les mettent en œuvre, elles-mêmes sous pression et souvent démunies face à la dématérialisation des procédures, à la complexification des démarches et au glissement de l’accompagnement vers toujours plus de contrôles.
Un seul combat
ATD Quart Monde a ainsi recensé 20 idées fausses et s’appuie sur des faits et des chiffres incontestables pour lutter contre elles. Sous la plume de la journaliste et écrivaine Isabelle Motrot, cet antidote à la mise à l’écart des plus pauvres montre que la lutte contre la maltraitance institutionnelle et l’éradication de la misère sont un seul et même combat. Sept dessinateurs, Joël Alessandra, Camille Besse, Philippe Geluck, Pascal Gros, Nikolaz, Pancho et Loïc Sécheresse, ont par ailleurs accepté d’illustrer gracieusement certaines idées fausses.
Ce livre « doit permettre à chacune et chacun d’oser s’engager dans la lutte contre la maltraitance institutionnelle, au sein de son quartier, de son lieu de travail, à l’école de ses enfants… », affirme la présidente d’ATD Quart Monde, Marie Aleth Grard, dans la préface. Et d’ajouter : « Pour faire bouger nos responsables politiques, il est impératif de s’engager. Mettons-nous ensemble, rejoignez-nous dans ce combat, nous n’y arriverons que si nous sommes unis. »
Cet article est extrait du dossier du Journal d’ATD Quart Monde de janvier 2025.
Photo : Idée fausse n°1 : “C’est pas si compliqué d’accéder à ses droits”, illustrée par Camille Besse.