Le 14 mai 2024, ATD Quart Monde animait au Campus de la Transition une formation pour une douzaine d’étudiants de l’école des Hautes Études en Commerce (HEC), originaires d’Inde, de Madagascar, du Chili, de France et d’autres pays.
Le matin, tout le groupe a pu visiter le Campus, dont le but est de “former pour transformer l’Enseignement Supérieur et les responsables d’aujourd’hui et de demain en vue d’une transition écologique et solidaire”.
L’après-midi a débuté avec des “débats mouvants” autour des affirmations suivantes : “éradiquer la pauvreté, c’est possible“, “agir contre les inégalités, c’est agir contre la pauvreté“, “les personnes en pauvreté ne se préoccupent pas d’écologie” et “si les pauvres sortent de la pauvreté, c’est mauvais pour la planète“.
Les échanges se sont poursuivis sur ce qu’est la pauvreté, d’abord vue par les étudiants et ensuite par les personnes qui la vivent au quotidien. L’étude internationale sur les dimensions cachées de la pauvreté et l’“outil Inclusif et Délibératif d’Élaboration et d’Évaluation des politiques“ (IDEEP) ont été présentés. L’atelier s’est conclu par un échange sur les différents degrés de participation, à partir du travail de la sociologue Sherry Arnstein, et sur la méthodologie du Croisement des savoirs et des pratiques élaborée par ATD Quart Monde. L’élaboration du projet des « Territoires zéro chômeur de longue durée » en France a été présenté comme un exemple de participation poussée.
En fin d’après-midi, les étudiants sont revenus sur ce qui les a le plus marqués. Pour les uns, c’est l’approche du Croisement des savoirs et le travail par « groupes de pairs ». D’autres ont cité la méthode des débats mouvants. Certains ont exprimé qu’« on est allé plus loin que les analyses classiques sur la pauvreté ». « Je suis impressionnée par la manière dont vous allez à la rencontre des personnes en pauvreté », a dit l’une. Plusieurs étudiants ont été également impressionnés par ce que les personnes en situation de pauvreté disent elles-mêmes de la pauvreté, comme : “la pauvreté, c’est garder ses secrets, devoir dire des mensonges et faire semblant”, “la pauvreté, c’est ne pas avoir une seule personne à qui parler qui ne soit payée pour m’écouter”, ou “la pauvreté, c’est être prisonnier d’un système qui te laisse attendre indéfiniment, dans un état de peur et d’incertitude”.
Une rencontre riche qui permettra certainement de développer de différents manières les relations entre le Campus de la Transition et ATD Quart Monde. Un lien qui se tisse depuis plusieurs années déjà par des alliés d’ATD Quart Monde investis au sein du Campus de la Transition et des interventions précédentes dans ses programmes de formation. Jean-Christophe Sarrot