2020 campagne idees fausses ©atdqm rémi santiard

« Une idée fausse diffusée sur les réseaux sociaux a plus d’impact que l’argument qui va la déconstruire »

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Le nouvel opus d’En finir avec les idées fausses sur la pauvreté s’inscrit dans une histoire qui a commencé en 2013, avec la parution de la première édition. Celle-ci a été créée par une équipe rédactionnelle menée par Jean-Christophe Sarrot, aujourd’hui co-responsable du département Écologie d’ATD Quart Monde. Il revient sur cette création, et sur les principes de base de l’ouvrage.

Comment est née l’idée du premier volume consacré aux idées fausses sur la pauvreté ?

Jean-Christophe Sarrot : En 2012, pour la campagne électorale de l’élection présidentielle, ATD Quart Monde avait développé des propositions politiques, comme pour chaque période électorale. Mais, durant celle-ci, les préjugés sur la pauvreté circulaient énormément. Dans une déclaration, Laurent Wauquiez, ministre des Affaires européennes, avait assimilé l’assistanat à un « cancer » de la société française. Il suggérait même de conditionner le RSA. Des thèmes repris par Nicolas Sarkozy durant sa campagne. Toute cette logique « pauvrophobe » (terme qui sera créé un peu plus tard) ressurgissait dès que nous abordions nos propositions. Immédiatement, on nous contredisait avec ces idées fausses. À tel point que nous nous sommes dit, avec la délégation nationale de l’époque, qu’il fallait établir des argumentaires solides pour répondre du tac au tac et avoir le temps de développer nos propos.

Vous avez tout de suite eu l’idée d’un livre ?

Non, nous avons commencé par éditer des flyers sur le thème des idées fausses sur les pauvres et la pauvreté. Nous y avons également consacré des pages sur notre site internet. Très vite, on a constaté que ces pages étaient très consultées, et qu’il fallait réimprimer sans arrêt les flyers. Il y avait manifestement un intérêt du public. D’où l’idée du livre.

Nous avons été tout de suite soutenus par les Éditions de l’Atelier. Nous nous sommes lancés dans ce projet, en faisant en sorte que le prix soit accessible, au maximum 5 euros. D’autres associations ont été sollicitées, pour obtenir de gros volumes de commandes et pouvoir imprimer en quantité afin de baisser les coûts.

Le livre est paru en 2013 et a très bien marché. Beaucoup de militants Quart Monde en ont offert à leur assistante sociale, aux profs de leurs enfants… Nous l’avons ensuite réactualisé plusieurs fois, celle-ci est la cinquième édition.

Douze ans après la parution du premier livre, pensez-vous que certaines idées fausses ne circulent plus ?

Non, malheureusement pas vraiment. Et je ne suis pas optimiste parce qu’une idée fausse diffusée sur les réseaux sociaux a plus d’impact que l’argument qui va la déconstruire.

En revanche, je pense qu’un grand pas en avant a été fait dans la mesure où les personnes qui subissent ces préjugés sont mieux armées pour y répondre. Elles ont pu lire ces livres, voir les campagnes menées par le Secours Catholique ou le collectif Alerte, ou les expositions du Mouvement. Tout ça leur donne des arguments pour se défendre. Et aussi, et c’est très important, pour ne plus y croire elles-mêmes et pour reprendre de l’assurance.

Mais dans ce domaine, il faudrait que les pouvoirs publics prennent le relais et fassent des campagnes annuelles sur les thèmes des non-recours, des préjugés sur les personnes discriminées… Ces campagnes d’affichage devraient être mises en place dans les lieux de service public.

Dès la première édition du livre sur les idées fausses, il y avait aussi la volonté de traiter des « fausses bonnes idées » et des vraies solutions pour lutter contre la pauvreté ?

En effet, c’est une partie importante. Nous tenions à traiter des expérimentations ambitieuses, comme celle des Territoires zéro chômeur de longue durée.

C’est le projet qui englobe tout. On n’y trouve pas seulement des solutions d’accès à l’emploi, mais aussi à la santé, à l’écologie, à la réussite scolaire, à la possibilité d’envisager un avenir pour soi et sa famille. Cela prouve aussi qu’on peut créer des emplois locaux et inventer des nouvelles pratiques de management. Territoires zéro chômeur de longue durée reste pour moi le vrai moyen d’en finir avec les idées fausses, car elles seront vraiment déconstruites quand on saura, comme disent les altermondialistes, qu’« un autre monde est possible », réellement. Or, avec Territoires zéro chômeur de longue durée, on commence à identifier les conditions concrètes à rassembler pour créer massivement des CDI au SMIC, à temps choisi, correspondant à ce que la personne sait faire ou a envie d’apprendre. Donc créer une société plus juste, c’est pas simple, mais c’est possible. Propos recueillis par Isabelle Motrot

 

Retrouvez le livre En finir avec les idées fausses sur le site des Éditions Quart Monde.

Cet article est extrait du dossier du Journal d’ATD Quart Monde de janvier 2025.

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En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté : le quiz !

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En France, à combien est fixé le seuil de pauvreté

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À combien s’élève le RSA pour une personne seule et sans enfant et avant déduction du forfait logement ?

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Il y a 20 ans, 20 % du budget dédié au RSA était alloué à l’accompagnement des allocataires. Selon vous a combien s'élève cette part aujourd'hui ?

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Quel pourcentage d’ayant-droits au RSA ne le demandent pas ?

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A sa création en 1988, le RMI (ancêtre du RSA) avait été fixé à 49 % du SMIC. Selon vous, quel pourcentage du SMIC représente le RSA aujourd'hui ?

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Les demandeurs d'asile peuvent percevoir les minima sociaux tels que le RSA.

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On estime que les émissions de CO2 des 10 % les plus aisés en France s’élèvent à 18,4 tonnes par an. A combien s'élèvent celles des 10% les plus modestes ?

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Quelle part du budget de la protection sociale est aujourd'hui dédiée à la lutte contre la pauvreté ?

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Stop à la maltraitance institutionnelle : Le quiz !

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La maltraitance institutionnelle c'est...

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Parmi ces listes, laquelle ne contient que des institutions qui assurent une mission de service public ?

Questions

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La maltraitance institutionnelle touche l’ensemble des individus avec des conséquences égales, quelles que soient leurs conditions socio-économiques.

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Parmi les causes de maltraitance institutionnelle envers les personnes en situation de pauvreté, on compte… (Plusieurs réponses possibles).

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5 / 10

Les professionnel.le.s des institutions publiques ne peuvent pas être victimes de maltraitance institutionnelle.

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Combien de personnes un.e conseiller.ère France Travail suit-il.elle en moyenne ?

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Parmi ces situations, lesquelles peuvent être qualifiées de « maltraitance institutionnelle » ? (Plusieurs réponses possibles).

Questions

8 / 10

Quel est le pourcentage de Français.ses qui n’ont pas recours aux aides et dispositifs sociaux auxquels ils.elles ont droit par crainte des conséquences négatives (abus de pouvoir, manque de confidentialité...) ?

Questions

9 / 10

Quelles grandes tendances actuelles participent au renforcement des maltraitances institutionnelles ? (Plusieurs réponses possibles).

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Comment aider une personne en situation de pauvreté victime de maltraitance institutionnelle à faire valoir ses droits ? (Plusieurs réponses possibles).

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