La question écologique fait partie intégrante de l’esprit de La Bise, depuis sa création. Située entre montagnes et vignes, dans le Jura, la maison de vacances familiales a déjà mis en place de nombreux projets pour lier de façon claire écologie et lutte contre la misère.
À La Bise, au réveil, on entend la rivière couler en contrebas et l’âne braire. Cet ancien moulin accueille des familles qui partent souvent pour la première fois en vacances et n’ont parfois jamais quitté la ville. Ce sont des séjours « pendant lesquels on découvre un territoire, ses habitants, ses richesses, on participe à la vie locale. C’est une occasion de rencontrer d’autres personnes, pas de consommer. On se balade beaucoup en vélo et à pied, on reprend contact avec la nature, on découvre ensemble les circuits courts en allant par exemple chercher le lait à la ferme pour faire des crêpes pour le goûter”, expliquent Linda et Sylvain Lestien, volontaires permanents à La Bise.
Les repas sont « issus au maximum de produits locaux et de saison. Nous essayons de limiter les déchets de cuisine, en réutilisant les restes pour faire de nouveaux plats, en donnant les épluchures aux lapins et aux ânes et en faisant un compost. Le chauffage de la maison se fait grâce à la chaudière à granulés de bois, produits dans le département voisin du Doubs. Nous avons des toilettes sèches dans le jardin, pour l’été, et nous sommes autonomes en eau grâce à un forage”, détaillent-ils.
Chantiers partagés
Dans cette maison, habitants et vacanciers sont également incités à mener une réflexion sur la réutilisation des matériaux. « Nous essayons de toujours nous demander s’il n’est pas possible d’emprunter un objet, plutôt que de l’acheter, d’échanger ou de mutualiser avec les voisins ou des associations locales. C’est l’esprit de La Bise !” souligne Linda.
Depuis 2018, une récolte de pommes dans des vergers inutilisés a également été développée. Ces “chantiers partagés” ont été initiés par les Amis de La Bise, avec des personnes en précarité, éloignées de l’emploi. La vente du jus de pomme issu de leur récolte a permis notamment de soutenir le réaménagement de la maison de vacances et a aussi créé de nouvelles solidarités entre ces personnes.
L’équipe et les Amis de la Bise ont encore de nombreux projets en tête, comme le développement du potager, en lien avec des voisins permaculteurs, la remise en place d’une turbine à eau pour produire de l’électricité, mais aussi la fabrication, avec les vacanciers, de produits ménagers. Loin d’être un simple lieu de vacances, La Bise permet de repenser, avec les personnes en situation de pauvreté un modèle de société basé sur la sobriété choisie, le partage et la solidarité. Julie Clair-Robelet
Cet article est extrait du Journal d’ATD Quart Monde de mars 2020.
Photo : Découverte de la cascade des Tufs. © La Bise, ATD Quart Monde