Les membres du réseau Santé se sont interrogés sur la question de la vaccination contre le Covid-19.
Le réseau Santé a été interpellé début février par Alain Fischer, président du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, qui souhaitait “attirer l’attention sur la vaccination des personnes en situation de précarité en apportant si possible des recommandations pratiques pour une mise en œuvre rapide et efficace de cette vaccination”. Un groupe de militants Quart Monde a ainsi été auditionné le 16 février dernier.
Ils se sont interrogés sur les bonnes conditions de vaccination, respectueuses de la dignité de chacun. En quelques jours, une visioconférence fut organisée avec une dizaine de militants Quart Monde pour recueillir leurs constats, craintes, et attentes face à cette vaccination. Ils ont témoigné d’incohérences territoriales et de différences entre personnes, certains voulant la vaccination et n’y ayant pas accès malgré l’indication, certains n’en voulant pas, d’autres étant déjà vaccinés… Ils ont également formulé des propositions.
Une meilleure information
Pour les membres du réseau Santé, il est ainsi nécessaire de mettre en place “une meilleure information avant la vaccination”, avec notamment un accès à des informations claires et simples et en utilisant différents canaux de communication. “Un accompagnement et une démarche d’aller vers” ont également été préconisés. La mise en place de bus et de maraudes pourrait ainsi permettre aux personnes éloignées du système de santé d’être informées et de pouvoir se faire vacciner.
Le groupe a en outre identifié les obstacles rencontrés par les personnes en situation de précarité. “Beaucoup d’informations contradictoires circulent, cela génère la peur et l’angoisse”, ont témoigné certains.
Les modalités de prise de rendez-vous, souvent sur Internet, ou encore les difficultés pour remplir le questionnaire présenté avant la vaccination ont été évoquées. Certains militants Quart Monde ont pointé l’absence de transport en commun pour se rendre dans les centres de vaccination et se sont interrogés sur la prise en charge des frais de transport. L’ensemble du groupe a défendu “l’accessibilité de tous au droit de se faire vacciner”.
Les travaux du réseau Wresinski Santé
Dans le cadre du fonds national pour la démocratie sanitaire, ATD Quart Monde a signé une convention intitulée : “Les plus pauvres, acteurs et partenaires en démocratie en santé : un groupe de militants Quart Monde santé-sentinelles partenaires en démocratie sanitaire pendant et après la crise du COVID”.
Les objectifs sont les suivants :
- produire des connaissances sur les effets de cette période de crise sur la santé des personnes en situation de précarité, sur leurs conditions de vie et sur leurs droits ;
- participer à une évaluation des politiques publiques d’information et de prévention ;
- produire des préconisations innovantes.
Cet article est issu du Journal d’ATD Quart Monde de mai 2021, spécial Occitanie.