À Toulouse, le Comité d’accès aux droits se mobilise pour faire respecter les droits de tous.
Malgré le confinement en 2020, le Comité d’accès aux droits a continué de fonctionner, tantôt en présentiel, tantôt par visioconférence. Composé de cinq alliés, Marie-Claire, Marie-Françoise, Marie-Anne, Bernard et Sylvie, et de deux militantes Quart Monde, Audrey et Rosette, il se réunit toutes les sept semaines.
L’un des chantiers mis en route l’année dernière est la réactivation de la Charte d’accès au droit signée au niveau national par ATD Quart Monde avec le ministère de la Justice, et mise en œuvre avec les tribunaux locaux. “Cette charte était un peu devenue lettre morte. Nous avons sollicité le tribunal d’instance de Toulouse et, à la faveur de la nomination d’un nouveau président du tribunal, la charte a été relancée avec les organisations partenaires“, expliquent les membres du Comité.
Un partenariat compliqué
Un travail est également mené avec la Caisse d’allocations familiales de Midi-Pyrénées pour faire évoluer le partenariat avec le Comité d’accès aux droits.
“Le confinement et le télétravail ont eu des effets négatifs sur les allocataires. Difficultés pour joindre quelqu’un de la Caf au téléphone et pour comprendre les relevés de compte, agences fermées… Les changements de revenus affectent des budgets déjà serrés. Mais ATD Quart-Monde n’a pas vocation à se substituer aux services sociaux, ni aux professionnels. Nous essayons de faire comprendre cela à nos interlocuteurs”, souligne le Comité. Ses membres demeurent “perplexes” sur l’avenir de ce partenariat et espèrent que “des changements vont intervenir en 2021″.
Le Comité d’accès aux droits constate par ailleurs que, “cette année encore, des préjugés très forts pèsent sur les familles du Quart-Monde, dont la parole est disqualifiée”. Leur objectif est de “faire entendre leurs voix, en particulier en faisant remonter leurs constats aux acteurs de terrain. Le but est que les institutions prennent conscience de la façon dont elles fonctionnent et s’ouvrent à de nouvelles façons de faire”. Plusieurs membres sont ainsi intervenus devant le Conseil départemental ou à la Caisse d’allocation familiale.
Force des familles
En termes d’accès aux droits, cette année 2020 a donc été “difficile, car le confinement a accentué les tracasseries administratives et diminué la possibilité de s’adresser à des interlocuteurs en chair et en os”. L’accès à des dossiers par Internet peut être compliqué et il est souvent difficile de comprendre comment obtenir des explications ou des renseignements.
Malgré ce constat, le Comité d’accès aux droits souhaite “témoigner de la force des familles en situation de pauvreté, pour mener ces combats, et des compétences qu’elles acquièrent, connaissant parfois mieux les lois et leurs droits que les personnes qui les leur dénient.” Sylvie Lassalle, animatrice du Comité d’accès aux droits
Contact : toulouse@atd-quartmonde.org
Cet article est issu du Journal d’ATD Quart Monde de mai 2021, spécial Occitanie.
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