À La Bise, dans le Jura, le Labo d’Idées Jeunes s’est réuni pour une deuxième rencontre autour de la santé mentale, loin des préjugés.
La santé mentale a été déclarée grande cause nationale pour l’année 2025, mais est-ce que la voix des jeunes les plus exclus, et de ceux qui ont l’expérience de la pauvreté, est vraiment prise en compte ? C’est une des questions derrière le choix, en décembre dernier, du thème de la santé mentale par les participants au Labo d’Idées Jeunes, accompagnés par l’équipe Jeunesse d’ATD Quart Monde. Après une première rencontre en février 2025 autour de cette thématique, la deuxième s’est tenue le week-end du 3 et 4 mai à la maison de vacances familiales d’ATD Quart Monde, La Bise, dans le Jura.
Leurs échanges au cours du week-end ont montré que ce thème n’était pas si éloigné de la question de la maltraitance institutionnelle, sur laquelle ils ont travaillé pendant plus d’un an.
En février déjà, les jeunes avaient spontanément relié la santé mentale à différents aspects de la vie et de la société. « La violence institutionnelle, les questions d’emploi, de logement, le regard des autres, le harcèlement, le manque de personnel… globalement on voyait que la santé mentale n’était pas qu’une question évoquée dans le cabinet du psy pour les jeunes », précise Martin, responsable de l’équipe Jeunesse.
Toucher du doigt des solutions
Dans la lignée de cette première rencontre qui leur a permis de mettre des mots sur la santé mentale et d’écrire des récits en lien avec le sujet, la deuxième a été l’occasion de continuer ce travail et de s’interroger sur les multiples lieux que l’on peut y associer. « La santé mentale c’est plusieurs choses à la fois », avance Marc*, un des sept jeunes ayant participé au week-end. « On a parlé d’établissements scolaires, de lieu de travail, de l’Aide sociale à l’enfance… c’est vaste », souligne celui qui y voit un lien étroit avec le thème de la maltraitance institutionnelle. Une manière aussi de montrer à quel point les deux sujets relèvent de questions systémiques.
Après un temps de réflexion sur comment la santé mentale peut parfois nous freiner dans la vie, le dernier jour a été consacré à l’analyse du récit de Max, écrit lors de la première rencontre. Si elle était centrée autour de la relation difficile avec sa mère, son histoire a permis de comprendre comment le jeune homme est sorti d’une dépression grâce aux interactions avec ses proches et avec des professionnels. « On a choisi un récit qui nous permette de commencer à toucher du doigt des solutions. Un récit où le jeune avait réussi à avancer, à gagner quelque chose sur la santé mentale et dans sa vie de manière générale », explique Martin.
« Le fait qu’il y ait de l’écoute, pas de jugements, pas de discriminations, ça fait du bien. Tu sais que tu peux t’ouvrir librement », commente Max qui se réjouit de la diversité des expériences et des témoignages partagés le long du week-end.
La prochaine rencontre est prévue en octobre, tandis qu’un échange avec le Réseau Wresinski Jeunesse, qui réunit des professionnels engagés avec des jeunes vivant la pauvreté, s’annonce pour décembre. L’objectif étant que ce travail puisse servir au sein d’ATD Quart Monde, mais aussi au-delà. Irène Fodaro
Cet article est extrait du Journal d’ATD Quart Monde de juin 2025.
*Le prénom a été modifié