[Janv. 2019] Une jeunesse qui s’engage
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Éditorial du journal
« La transition écologique, on est pour. On ne demande pas mieux que de ne pas polluer avec notre voiture. Mais la prime à la conversion ne suffit pas pour en acheter une autre et nous ne pouvons pas faire de crédit. Avoir des panneaux solaires est un luxe. Et pourtant, ça nous permettrait de faire des économies d’eau, de chauffage. Prendre le train ou le bus, nous ne sommes pas contre. Mais pour atteindre les lieux de passage, il faut faire dix kilomètres en voiture. »
Marie-France, Oriane et Olivier sont des militants Quart Monde des Vosges, ayant l’expérience de la pauvreté. Alors qu’ils s’en sortent à peine avec les minima sociaux, le coût de la transition écologique les appauvrit encore. Comme s’il fallait choisir entre la survie quotidienne et celle de la planète.
« La transition énergétique ? Oui, dit Marie-France , mais nous sommes inquiets, notre propriétaire nous a avertis que s’il changeait le chauffage au fioul, il augmenterait le loyer. Déjà, les enfants ne chauffent pas leur chambre. »
Partout dans le monde, les personnes pauvres sont les premières victimes du dérèglement climatique – sécheresses, inondations, etc. Tout le monde est d’accord sur ce point mais ce que l’on sait moins, c’est que les solutions pour pallier le réchauffement, élaborées sans elles, aggravent leur situation – on déplace des populations dans des régions moins exposées mais sans emploi.
Pour ATD Quart Monde, la lutte pour l’avenir de la planète et celle contre la grande pauvreté vont ensemble. Elles ne se gagneront qu’en écoutant les personnes concernées, pour avancer vers un monde plus durable et plus juste, garantissant des conditions de vie dignes à tous et un monde vivable à nos enfants.
Claire Hédon, présidente d’ATD Quart Monde France