[Déc. 2022] Précarité alimentaire : les enjeux d’une réelle politique de l’alimentation
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Éditorial du journal
Crise sanitaire, crise énergétique… Le quotidien devient de plus en plus difficile pour près de 10 millions de personnes dans notre pays. Nous l’entendons dans tous les médias. Mais nous n’entendons pas assez ceux qui ont déjà la vie très difficile et qui redoutent tellement cette période. La Première ministre, Élisabeth Borne, vient d’annoncer plus de 60 millions d’euros supplémentaires pour “une aide alimentaire durable”. Tant mieux si les distributions alimentaires distribuent une nourriture de qualité. Mais pour que la vie des plus pauvres change vraiment dans notre pays, ce sont des mesures structurelles qu’il faut engager.
Le bilan de la Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté des cinq dernières années montre qu’il y a eu nombre d’aides ponctuelles, mais aucune mesure structurelle. Or, ce sont ces mesures qui doivent permettre, par exemple, aux 4 millions de mal logés dans notre pays d’imaginer demain possible. 42 000 enfants scolarisés vivent dans des hébergements d’urgence, cela veut dire pour ces enfants de grosses difficultés pour oser apprendre à l’école et pouvoir étudier correctement le soir et le week-end. Ce sont des mesures structurelles que nous attendons dans les différents domaines des droits : logement, emploi, éducation, santé. Elles doivent être réfléchies avec les personnes concernées et évaluées à partir des 10% les plus pauvres et avec eux
Si l’État a sa part, nous devons changer la société, nous devons nous transformer nous-mêmes et transformer les relations de pouvoir, pour que chacune et chacun soit respecté et puisse être acteur de sa vie et de notre démocratie.
Alors n’oublions jamais que ceux qui vivent dans la misère sont des acteurs de changement, des acteurs pour la construction du monde, des acteurs trop souvent ignorés.
Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde