[Novembre 2025] Ensemble face aux défis écologiques
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Éditorial du journal
La maltraitance institutionnelle éteint la parole
Dans notre campagne Stop à la maltraitance institutionnelle, nous avons soulevé le paradoxe des institutions : elles sont là pour aider, mais se retrouvent elles-mêmes avec des contraintes, souvent liées à des choix politiques et budgétaires, et deviennent maltraitantes.
Cela amène parfois à des situations terribles. Récemment, une personne allocataire du RSA est allée rencontrer sa conseillère à l’agence France Travail. Il lui a été dit : « prouvez nous que vous cherchez un emploi. Vous avez des devoirs, des obligations ». C’est la consigne donnée sur la base de l’idée fausse « Les pauvres sont des fainéants ». Cette personne fait alors le tour des entreprises et fait tamponner un papier à chaque fois pour prouver ses démarches. De retour vers sa conseillère, celle-ci lui dit : « vous n’êtes pas sérieuse, comment avez-vous pu déranger ces entreprises ? ».
Ce sont ce type de paradoxes que vivent les personnes très pauvres en permanence. Face à ces situations trop souvent répétées, comment ne pas se décourager ? Quand la pauvreté dure dans le temps, quand on a peur des conséquences négatives dès que l’on fait quelque chose, ou si on dit que nos droits ne sont pas respectés, comment est-ce possible de prendre la parole ?
Pourtant il y a tellement à dire. Il faut entendre les personnes en situation de pauvreté pour arriver à une société qui n’abandonne personne. En échangeant, en confrontant leurs expériences, leurs pensées avec d’autres, on découvre qu’on ne se bat pas que pour sa propre situation mais pour contribuer à des changements profonds et durables.
Les Universités populaires Quart Monde font partie de ces lieux où on ose prendre la parole pour défendre ses droits et les droits de tous les autres.
Benoît Reboul-Salze, membre de la délégation nationale d’ATD Quart Monde
