[Juillet-Août 2024] La force du collectif : un atout majeur pour éradiquer la pauvreté
- Publié le
Ressources
Retournez à la liste des ressources et publications
Éditorial du journal
Un homme qui vit dans la grande pauvreté, militant Quart Monde, donne cette définition de la grande pauvreté : « Quand tu vis dans la précarité, tu as de gros problèmes de sous et quand tu vis dans la misère, plus personne ne te regarde. »
Vivre la grande précarité au quotidien, c’est ne jamais pouvoir se projeter demain ou après-demain, sans cesse répondre à des questions. La grande précarité ça use, ça casse.
Nous sommes inquiets, parce que le nombre de personnes qui vivent dans la précarité augmente. Les contrôles de ces personnes sont toujours plus nombreux, au détriment d’un accompagnement dans la durée, respectueux et personnalisé.
La vie des personnes précaires et très précaires en France devient de plus en plus difficile. Ainsi avec l’expérimentation de 15 à 20h d’activité pour obtenir le RSA (Revenu de Solidarité Active), de plus en plus de personnes subissent des radiations, n’ayant plus rien pour vivre.
Voici ce que dit une personne au RSA vis-à-vis des 15h d’activité demandées : « Ça va mettre encore plus à mal les personnes. On est des êtres humains (…) mais là, on nous enfonce encore plus, on nous enlève encore de notre dignité. Il faut arrêter là, je vous assure. Je suis minée. »
C’est pourquoi nous ne lâcherons rien et nos travaux à venir sur la maltraitance institutionnelle en témoigneront ; il s’agit de montrer combien le quotidien est difficile pour les professionnels (pas assez nombreux, contraintes très importantes) et combien la vie est impossible pour 10 millions de personnes dans notre pays alors que des solutions existent.
Nous ne lâcherons rien, car nous voulons une société qui n’oublie personne.
Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde