[Févr. 2021] Formation : valoriser tous les savoirs
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Éditorial du journal
Libre(s)
Confinés, déconfinés, enfermés, libérés… Qu’est-ce donc que cet air de liberté qui nous trotte dans la tête ? Nous attachons au mot « liberté » autant de valeur que pour « égalité » et « fraternité ». Ce n’est pas évident quand les soucis de la vie quotidienne, le non-accès aux droits entravent cette liberté.
Et pourtant, c’est bien de liberté dont nous parle Paulette, militante Quart Monde, qui a eu la vie difficile et qui, accueillie par des sourires à la Maison Quart Monde, nous dit : « Ici on se parle, on pense ensemble et on rit. Ici, je me sens libre ». Comme elle, bien des militants Quart Monde disent pouvoir agir et parler « librement » sans crainte : et ça donne de la force. La liberté ne s’use que si l’on ne s’en sert pas ! Et le Mouvement en use – sans en abuser – dans ses actions et prises de position, imprégnées d’indignation devant tant d’injustice. « Vous, vous pouvez vous exprimer en toute liberté à voix haute », nous envient parfois des amis agissant dans le secteur social, moins autonomes et plus dépendants de moyens décidés par d’autres.
Cette liberté-là est rare. Elle est capitalisée par plus de 60 ans d’engagements « libres » de chacun : militants Quart Monde, volontaires permanents, alliés. La liberté de rejoindre les personnes très pauvres. Là où elles sont, comme ces volontaires en présence ignorés de toute ligne budgétaire officielle. La liberté de prendre le temps de l’écoute, de la relation, de la participation. De rencontrer de nouvelles personnes, d’explorer de nouveaux horizons. Autant de choix intimes et collectifs faits librement. Étayés par le concours de chacun, y compris… par vos dons et cotisations, car on n’agit pas sans rien !
Ce chemin de liberté, c’est lui qui mène au respect de l’égale dignité pour tous, grâce à tous.
Pascal Percq, vice-président d’ATD Quart Monde
