[Dec. 2023] Droits humains, attention danger !
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Éditorial du journal
Ne baissons pas la garde !
Un apport essentiel du rapport porté par Joseph Wresinski au Conseil économique, social et environnemental en 1987 est que la misère est un déni des droits de l’Homme. Les situations de pauvreté démontrent l’interdépendance des droits fondamentaux. C’est sur la base du respect de ces droits pour tous que la loi de lutte contre les exclusions de 1998 fait de la lutte contre la pauvreté « un impératif national fondé sur le respect de l’égale dignité de tous les êtres humains et une priorité de l’ensemble des politiques publiques de la Nation ».
L’actualité gouvernementale semble pourtant faire régresser globalement l’effectivité des droits fondamentaux. La loi Kasbarian-Bergé criminalise ceux qui ne peuvent payer leur loyer ; la loi « plein emploi » est une réforme déguisée du RSA vers plus de conditionnalités et de sanctions des allocataires ; l’accompagnement des mineurs isolés est restreint ; les annonces de la Première ministre sur le logement des plus précaires semblent être une atteinte au droit au logement opposable, et la proposition de sanction des parents dont les enfants ont commis des dégradations ignorent les devoirs collectifs de la Nation, non assumés… La nécessité de se rassembler autour du combat pour les droits reste d’une nécessaire urgence. Retrouvons collectivement l’esprit de la loi de 1998 !
Les moyens mis par les politiques publiques pour cet universalisme des droits fondamentaux doivent être proportionnés pour que tous y aient accès, en faisant un effort plus important pour les plus pauvres. Mobilisons-nous et unissons-nous pour une effectivité des droits pour tous et continuons à rappeler que cet objectif premier des politiques publiques n’est possible qu’avec la participation des personnes ayant l’expérience de la pauvreté.
Isabelle Doresse, vice-présidente d’ATD Quart Monde