[Sept. 2018] De la Déclaration à l’action
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Éditorial du journal
Des droits effectifs pour tous
« En affirmant que l’extrême pauvreté était une violation des droits de l’homme, Joseph Wresinski a apporté une contribution majeure au combat pour les droits humains », dit un expert de l’ONU. Où en est-on de cette reconnaissance quand on entend des gouvernements dire que le droit aux minima sociaux, c’est de l’assistance, ou envisager des coupes dans l’aide sociale ?
La France a beaucoup contribué à lier refus de la misère et droits de l’homme. Après le rapport Wresinski au Conseil Économique et Social de 1987 et la Loi d’orientation contre les exclusions de 1998, l’État a mis en œuvre des dispositifs nouveaux, formidable espoir pour les très pauvres de sortir de l’assistance et de s’inscrire dans le droit. Toutefois, des situations de grande pauvreté perdurent. Non parce que les dispositifs étaient mauvais mais parce qu’on n’a pas osé ou insuffisamment réussi à associer les personnes en situation de pauvreté à leur évaluation et leur évolution.
Aujourd’hui, il est tentant pour les États de balayer d’un revers de main les avancées et de laisser croire que l’éradication de la misère relève de la responsabilité personnelle et d’initiatives privées. Les citoyens ne peuvent à eux seuls bâtir la reconnaissance des très pauvres comme sujets de droits.
En arrivant au bidonville de Noisy-le-Grand, Joseph Wresinski s’est promis : « Ces familles de la misère ne s’en sortiront jamais seules, je leur ferai monter les marches de l’Élysée, de l’ONU… » À nous de rappeler aux États qu’ils ont à garantir l’effectivité des droits de l’homme pour tous !
Isabelle Pypaert Perrin, déléguée générale du Mouvement international ATD Quart Monde