Boutique
Esclaves d’hier et d’aujourd’hui [233]
Selon la Déclaration universelle des droits de l’homme « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude. L’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes », et pourtant, l’esclavage persiste.
Description
Revue Quart Monde n° 233
S’il est un dossier dont la lecture introduit dans un univers qui saisit aux entrailles, c’est bien celui de ce numéro, qui aborde l’existence, hier comme aujourd’hui, de la pratique de l’esclavage.
Dès le 14e siècle, en Europe orientale, des groupes de familles Roms furent retenues « dans des chaînes et des fers » en un esclavage héréditaire, absolu et mal connu ; la traite négrière se mit en place à partir du 15e siècle.
De nos jours, alors que, selon l’article 4 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude. L’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes », l’esclavage persiste, […]. Travail et mariage forcés ; esclavage sexuel ; asservissement de jeunes enfants, de femmes et d’hommes comme domestiques ; ateliers de travail clandestins ; mendicité et prostitution forcées ; esclavage pour dettes ; […] ; trafic d’organes ; exploitation d’esclaves dans les grandes plantations de café, de cacao, d’hévéa, sans parler des campagnes de stérilisation sponsorisées par les pouvoirs publics…
La Fondation Walk free révèle dans un rapport récent que l’esclavage moderne est présent dans l’ensemble des 167 pays qu’elle a sondés, plus ou moins développés. Un traitement inhumain et dégradant qui atteint des millions de personnes en situation de grande pauvreté, victimes, sans voix et sans défense, et les enferme dans un cercle vicieux qui non seulement ne leur laisse aucun moyen de sortir de la pauvreté mais les oblige à rester pauvres, impuissantes et exclues […].
La poursuite, l’exploitation et la persécution des personnes à travers les âges jusqu’à aujourd’hui sont des faits bien établis, pourtant les manuels d’histoire scolaires n’en parlent pas. C’est une histoire de violence extrême infligée à des personnes, […] une histoire honteuse pour les pays qui l’ont mise en œuvre, profitant de l’indifférence et du silence des pouvoirs, des gouvernements et des lois qui, par ailleurs, interdisent aujourd’hui sa pratique. Mais ce n’est que tout récemment que certains États et certaines Églises se sont publiquement repentis de leurs actes.
S’informer, prendre conscience, dénoncer est un premier pas et nous souhaitons y contribuer par ce dossier.
Extraits de l’introduction de M. Hosselet Herbignat