Pendant trois jours, du 24 au 26 janvier 2022, la Conférence européenne de la jeunesse a réuni à distance plus de 200 jeunes et représentants ministériels, venant des 27 pays de l’Union européenne ainsi que des élus et des partenaires associatifs nationaux et européens. Trois membres d’ATD Quart Monde, Céline Caubet, Lou Borderie et Maëlys Garcia y ont participé et racontent cet événement.
Au Parlement européen de Strasbourg, les chaises sont vides mais l’espace est rempli de l’énergie des jeunes européens. Derrière les écrans, des jeunes de divers horizons participent à la Conférence européenne de la jeunesse, événement semestriel tenu dans le pays présidant l’Union européenne. Ensemble, ils ont pu débattre pour une Europe durable et inclusive.
En ce début d’année européenne de la jeunesse, la Conférence européenne de la jeunesse témoigne d’une volonté politique de faire confiance aux jeunes pour bâtir l’Europe d’aujourd’hui et de demain. Mariya Gabriel, commissaire européenne à l’innovation, la recherche, la culture, l’éducation et la jeunesse, souligne bien que “l’objectif de l’année européenne de la jeunesse est de vous écouter, de vous impliquer, de vous soutenir (…) dans vos engagements”.
L’écologie : un combat commun
Le dialogue Union européenne-jeunesse se déroule sous la forme de cycles de 18 mois. Chaque cycle est ponctué de trois conférences, une tous les six mois. Leur objectif est de co-construire avec les jeunes les politiques de jeunesse européennes. En janvier 2022, un nouveau cycle s’ouvre. Celui-ci se concentre sur deux objectifs : “Sociétés inclusives” et “une Europe verte et durable“. C’est donc ces thématiques qui ont été travaillées au cours de ces trois jours.
Les représentantes d’ATD Quart Monde ont proposé un atelier pour permettre aux participants de réfléchir à la place des jeunes en situation de grande pauvreté dans le combat pour l’écologie. Unanimement, la dizaine de participants a évoqué la nécessité de lier justice sociale et justice environnementale. Afin d’assurer que les actions menées pour le développement durable sont pleinement inclusives et ne laissent aucun jeune de côté, l’éducation est selon eux une clé majeure : changer les états d’esprit, faire attention à l’humiliation sociale que les jeunes en situation de pauvreté peuvent subir, permettre à chacun de comprendre l’impact de ses actions sur l’environnement etc.
L’implication des jeunes
Le panel de discussion autour de la question “Pourquoi et comment les jeunes en Europe s’impliquent-ils sur la question du développement durable ?”, a permis de valoriser les initiatives des jeunes en faveur d’une Europe verte et durable. Les projets présentés par les jeunes ayant répondu à l’appel à projets “Jeune et éco-engagé” en étaient de bons exemples : un podcast sur la justice sociale et environnementale, un cabinet de curiosités ludique, multi-sensoriel et itinérant à destination des enfants de quartiers prioritaires, une friperie du sport, etc.
Cinq ateliers thématiques ont été menés : information et éducation, action et “empowerment“, gouvernance, mobilité et solidarité, accès aux infrastructures. Des éléments transversaux en sont ressortis parmi lesquels : l’importance d’être réellement impliqués et non pas seulement informés de ce qui se joue au niveau politique ; la nécessité de reconnaître les compétences des jeunes ; la primauté à accorder à l’inclusion sociale ; l’urgence de mettre les ressources nécessaires pour répondre aux ambitions affichées ; ou encore le besoin de renforcer l’accès aux infrastructures notamment en milieu rural. Devant les officiels présents, les jeunes ont plusieurs fois dénoncé le problème du “Youth Washing”, autrement dit le fait de prendre la jeunesse comme une caution.
Sarah El Hairy, secrétaire d’État chargée de la jeunesse et de l’engagement en France, a ainsi conclu sa prise de parole : “C’est bien là mon engagement : que les jeunes soient (…) au cœur des lieux de décisions”.
Cet engagement est bien noté. Nous suivrons attentivement les suites données à cette Conférence européenne de la jeunesse. Céline Caubet, du Département écologie et grande pauvreté, Lou Borderie, de la Dynamique jeunesse européenne, et Maëlys Garcia de la Dynamique jeunesse France
Photo : EU Youth Conference