La chronique de Bella Lehmann-Berdugo
Les enfants rouges
Lotfi Achour. Fiction. D’après des faits réels. Tunisie. VOST. 7 mai
Dans les montagnes de Tunisie, Achraf et son cousin, Nizar, conduisent leurs chèvres. Un travail sans avenir, un paysage désertique somptueux de blancheur, la complicité et les joies de l’eau. Des terroristes assassinent Nizar, sa tête doit être rapportée à la famille par Achraf. Une poignée d’hommes et de femmes, pauvres, défendent leur ultime dignité. Tout est vu à travers l’enfant, en état de choc et de deuil. Une tragédie contemporaine tantôt réaliste, crue, onirique ou poétique : l’abandon des populations rurales face à la montée des islamismes.
Soudan, souviens-toi
Hind Meddeb. France. Documentaire. VOST. 7 mai
La jeunesse soudanaise s’érige contre la pression militaire de façon pacifique et artistique. Des chants très poétiques portent le récit. Dialogues entre des jeunes femmes évoquant les traditions arriérées, le tribalisme, les arrestations. Certaines veulent rester, espérant construire la démocratie, d’autres se réfugieront en Égypte, en Arabie Saoudite. La chronologie des événements est parfois difficile à saisir dans un conflit complexe. Le voilà désormais pleinement incarné : à travers des paroles et des visages lumineux d’intelligence, de sensibilité.
Ollie
Antoine Besse. France. Fiction. 21 mai.
Pierre vient de perdre sa mère. Il vit avec son père, agriculteur en proie aux difficultés financières. Victime de harcèlement, son refuge, c’est le skate. Bertrand, ancien skateur, en réinsertion à la ferme, a la même passion. L’acteur Théo Christine domine le jeu, impressionnant en rasta déchu, évoluant dans des décors inattendus. Les dialogues drus enrichissent une histoire d’amitié où deux êtres qui auraient pu ne jamais se rencontrer se régénèrent.