ATD Quart Monde dévoile aujourd’hui son plaidoyer sur la maltraitance institutionnelle, véritable frein à la dignité et à l’accès aux droits des personnes qui vivent dans la pauvreté.
LA MALTRAITANCE INSTITUTIONNELLE : UNE SPIRALE INFERNALE DE LA PAUVRETÉ
A la suite de la recherche sur les dimensions cachées de la pauvreté (2019) menée avec l’Université d’Oxford, ATD Quart Monde a travaillé avec des personnes en situation de pauvreté, et des professionnels des institutions pour comprendre et analyser les causes et les mécanismes de la maltraitance institutionnelle.
D’un côté, les familles en situation de pauvreté n’en peuvent plus des relations humiliantes avec les institutions censées les aider ; de l’autre des professionnels impuissants face à un système défaillant qui leur enlève la raison d’être de leur métier.
Terrible paradoxe, la maltraitance institutionnelle se traduit par une dépossession du pouvoir d’agir et par le non accès aux droits des personnes en situation de pauvreté. Quatre grandes causes et mécanismes expliquent cette spirale infernale :
-
Des choix politiques qui ne répondent pas aux besoins de la lutte contre la pauvreté : le manque de moyens humains dans les services publics, etc. ;
-
Une société de méfiance et d’incompréhension : le déficit de connaissance et de compréhension de la réalité de la grande pauvreté de la part des institutions, le manque de communication entre institutions et ayants-droits, etc. ;
-
Des mécanismes de défiance qui envahissent les institutions : des droits abusivement conditionnés tel que le RSA, et le (sur)contrôle des demandeurs avec des algorithmes discriminants, etc. ;
-
Le fonctionnement intrinsèque des institutions : la dématérialisation, la complexité des démarches, la place prise par la gestion administrative, etc.
UNE CAMPAGNE DE PLAIDOYER ET DE MOBILISATION CITOYENNE
ATD Quart Monde demande un changement profond : la lutte contre la pauvreté doit être la priorité du prochain gouvernement et doit s’accompagner d’un dialogue permanent entre personnes en situation de pauvreté, acteurs de la solidarité et professionnels. Quatre grandes propositions clefs pour inverser la tendance :
-
Garantir des moyens convenables d’existence inconditionnels. Il est absolument indispensable de mettre en place un revenu minimum insaisissable et sans condition. Cette mesure est un préalable à tout retour à une vie digne en permettant aux personnes qui vivent la pauvreté de ne pas se retrouver sans ressource, et d’inscrire leurs droits dans la durée.
-
Remettre de l’humain dans les services publics. Les personnes en situation de pauvreté ont besoin de trouver dans les institutions, des espaces de confiance dans lesquels les professionnels ont du temps dédié à l’accompagnement que ce soit pour répondre à leurs problématiques spécifiques ou pour les aider à accéder dignement à leurs droits grâce à un accueil humain qui n’impose pas le 1OO% numérique.
-
Se mettre ensemble pour assurer des droits effectifs. Le vécu et l’expérience des plus pauvres doivent inspirer tous les niveaux de l’action publique.
-
Faciliter les recours juridiques et administratifs. ATD Quart Monde continue son combat pour que chaque personne, qu’elle que soit sa situation économique et sociale, puisse recevoir en avance les documents préparatoires aux audiences et que chacun puisse être accompagné par la personne de son choix indépendamment du pouvoir discrétionnaire des institutions.
CONTACT PRESSE
Camille MENARD / camille.menard@atd-quartmonde.org / 06 28 61 69 05