Collectif asso unie

Se loger n’est pas un crime, c’est un droit !

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Communiqué de presse du Collectif des Associations unies – Le 17 janvier 2023

Le 31 janvier, la proposition de loi « Kasbarian-Bergé » de la majorité visant à criminaliser les victimes de la crise du logement sera examinée en séance au Sénat. Durci le 2 décembre lors de son adoption à l’Assemblée nationale en première lecture, le texte prévoit une accélération considérable de l’expulsion des locataires en impayés de loyers, empêchant tout travail sérieux d’accompagnement et retirant à la justice son pouvoir d’appréciation. Surtout, il prévoit d’envoyer en prison celles et ceux qui n’auraient pas trouvé de solution de relogement, tout en renforçant les peines encourues par les personnes qui se mettraient à l’abri par nécessité dans des locaux parfaitement vacants.

Cette proposition de loi condamne ainsi à 3 ans de prison et à 45 000 € d’amende :

  • Les personnes sans bail : hébergées, victimes de marchands de sommeil, conjoint.e.s, bail verbal… ;
  • Les personnes sans-abri, qui occupent un bâtiment vide, des logements vacants, des friches industrielles ou des bureaux vides pour se protéger de la violence de la rue, alors que jamais notre pays n’a compté autant de logements et de locaux vacants ;
  • Les accédant.e.s à la propriété surendettés, qui perdent leur titre de propriété, ainsi que les petits commerçant.e.s et artisan.e.s dont le bail est résilié ;
  • Et même les grévistes occupant leur lieu de travail, ou établissant un piquet de grève…

Sous couvert de protection des petits propriétaires face au squat de leur domicile, pourtant déjà puni par la loi d’un an de prison, de 30 000 € d’amende et d’une expulsion sans jugement en 48h, la proposition de loi s’attaque en réalité potentiellement à toutes les personnes en situation de pauvreté ou de mal-logement, ou confrontées à un accident de la vie.

Elle condamne ainsi à 6 mois de prison et 7 500 € d’amende les locataires du parc privé qui ne quittent pas d’eux-mêmes leur logement après un commandement de quitter les lieux prononcé par la Justice.

En plus d’être incohérente avec les intentions affichées par le gouvernement en matière de prévention des expulsions, de Logement d’abord et de lutte contre les marchands de sommeil, l’adoption de cette loi socialement brutale est la promesse d’un accroissement considérable du nombre de personnes sans domicile.

Elle intervient de plus dans un contexte d’inflation du coût de la vie, des loyers et de l’énergie, qui contraint déjà les plus fragiles d’entre nous à devoir choisir entre manger, se chauffer, se soigner, ou payer son loyer.

Rappelons que la France compte plus de 300 000 personnes sans domicile dont 50 000 enfants ; 2,3 millions de ménages en attente d’un logement social ; 130 000 jugements d’expulsion par an ; 15 millions de personnes fragilisées par la crise du logement dont 4 millions de personnes mal logées.

Face au risque d’un recul sans précédent du droit au logement, les associations, mouvements sociaux et syndicats se mobilisent pour demander aux sénateur.ices de mettre un coup d’arrêt à cette proposition de loi.

Un rassemblement se tiendra le 25 janvier à 11h devant le Sénat, ainsi qu’une manifestation à Paris le 28 janvier, à 14h à Bastille.

Témoignage de Giovanni : Je suis à l’hôtel mais à la rue parfois aussi. On oublie que le squat c’est le dernier recours avant la rue. Beaucoup ont pu tenir le coup parce qu’ils avaient un squat donc ils ont pu garder leur travail, leur famille. En France, c’est qu’une fois tous les 5 jours qu’on peut être logé par le 115. Toutes les personnes qui passent par la rue mettent énormément de temps à s’en remettre voir ne s’en remettent jamais. Quand on a pas d’assistant.e social.e, comment savoir à quels droits on peut avoir accès et les démarches administratives à faire ? Il faut 3 mois pour pouvoir faire une demande de logement social. Le seul moyen de s’en sortir ou d’encaisser le coup, c’est le squat. Beaucoup de personnes qui travaillent sont à la rue et vivent dans des squats. Il y a énormément de personnes invisibles à la rue qui sont dans des squats…

 

Rassemblement Mercredi 25 janvier à 11h
devant le Sénat – Angle rue de Tournon/rue de Vaugirard

Les 40 associations du Collectif des Associations Unies, ainsi que les 30 associations et syndicats de la Plate-Forme Logement pour TouTEs se rassemblent mercredi 25 janvier à partir de 11h devant le Sénat, lors des débats en commission des lois, afin de protester contre la proposition de loi « Kasbarian-Bergé », qui prévoit de sanctionner durement les locataires en instance d’expulsion et les occupants sans titre, tandis que la crise du logement ne cesse de s’aggraver.

Programme :
– Prises de parole d’associations et témoignages,
– Fresque de la rue, organisée par l’association La Cloche ( https://la-fresque-de-la-rue.webflow.io/)

 

 

Contacts presse :

ATD Quart Monde : Emilie Perraudin, chargée des relations médias, emilie.perraudin@atd-quartmonde.org / 06 28 61 69 05

CAU : Charlotte Abello, Chargée de communication à la Fédération des acteurs de la solidarité et pour le CAU, charlotte.abello@federationsolidarite.org / 06 17 80 03 52

DAL: Nadia Louachi, chargée des relations médias, sec@droitaulogement.org – 06 46 30 64 37

Secours Catholique-Caritas France: Djamila Aribi, chargée des relations médias, djamila.aribi@secours-catholique.org / 01 45 49 75 24 – 06 85 32 23 39

Union syndicale Solidaires: Elie Lambert, secrétaire nationale, elie.lambert@solidaires.org – 0686453239

Syndicat de la magistrature : Thibaut Spriet, secrétaire national, contact@syndicat-magistrature.org – 06 63 87 24 89

 

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En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté : le quiz !

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Quelle part du budget de la protection sociale est aujourd'hui dédiée à la lutte contre la pauvreté ?

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