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Un livret d’activités pour les enfants de la bibliothèque de rue à Reims
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Vendredi 17 avril, Pascale et Anne sont allées distribuer les livrets aux enfants de la bibliothèque de rue. Anne raconte leur matinée.
Comment rester en lien avec les enfants de la bibliothèque de rue ? Depuis le début du confinement, les animateurs de Reims y réfléchissent, prennent quelques nouvelles par téléphone. Ils ont fini par se lancer dans la réalisation d’un livret d’activités à distribuer aux enfants. De fil en aiguille, ils sont arrivés à un superbe livret de 20 pages : lectures, jeux, bricolages, découpages, dessins, recettes… Les enfants sont invités à rester en lien avec les animateurs en envoyant des photos de leurs dessins.
Mesures barrières obligent, on s’équipe et on s’organise…
Vendredi 17 avril. Gants et masques mis, à chacune son rôle : Pascale en charge de la distribution des livrets et pose d’affiches, à moi sonnettes, lumières, boutons d’ascenseur, portes.
Premier constat, le quartier est désert et silencieux, les papiers et détritus envahissent les espaces verts plus que jamais…
La grande difficulté est de n’avoir, pour la plupart des enfants, ni les noms, ni la localisation exacte des appartements qu’ils occupent.
Pascale sait où habite Halimatou, nous commençons donc par elle. Plaisir de se voir, mais la distanciation sociale et notre équipement effraient un peu. On ne verra que le bout du nez d’Hannah, qui fermera vite sa porte. Marie, la maman de Julie et Mickaël, nous indique le chemin pour aller chez Kyliana.
Nous rencontrons une autre difficulté, accéder à l’intérieur des immeubles : peu ou pas de réponse à nos coups de sonnette, quand on ne se fait pas raccrocher au nez. Après, on scrute le nom des boites aux lettres, on demande, on tend l’oreille à chaque étage (parfois dans le noir quand l’éclairage ne fonctionne plus) pour repérer le bruit des enfants. Mais c’est d’un silence… Les gens ne connaissent pas leurs voisins ou si peu et personne ne souhaite s’attarder sur le pas de la porte. Les mesures de confinement ne sont pas prises à la légère. Sur une porte d’appartement, une pancarte nous annonce même que suite au discours du président, la porte ne sera ouverte à personne. On se demande même si certaines familles s’autorisent des sorties…
Les familles nous ouvrent telles qu’elles sont, en tenue d’intérieur, comme sorties du lit, ou en train de jouer sur leur smartphone. Ambiance calme en cette fin de matinée, odeurs de cuisine des repas qui se préparent.
Surprise, sourires et remerciements
Au bas du dernier immeuble de notre « tournée », nous rencontrons Lidione, un habitué de la bibliothèque, avec son papa. Il a été très difficile pour lui de suivre l’école à la maison, équipé d’un ordinateur mais sans imprimante, avec le barrage de la langue et sans moyen financier. Leur désarroi est palpable. Pascale propose de les aider.
Nous avons été bien reçues par les familles : entre surprise (période de confinement oblige), sourires et remerciements, les livrets sont sans aucun doute les bienvenus. Le temps est long nous dit-on, mais ça va. Et la question des enfants : quand est-ce qu’on revient les samedis avec les livres ?
Sur 40 livrets édités, nous avons pu en remettre 38 aux enfants ! Lucas et Lila qui viennent si souvent avec leur maman sont restés introuvables : espérons qu’ils trouvent les 2 livrets restants déposés en bas d’un immeuble.
Anne-Marie De Pasquale, alliée d’ATD Quart Monde à Reims
Le livret est disponible au téléchargement ici
