Le Pacte du Pouvoir de vivre, collectif réunissant plus de 60 organisations pour “répondre à l’urgence sociale et climatique”, organise des conférences en ligne pour présenter ses 90 propositions, en vue de l’élection présidentielle. La première, organisée le 13 janvier, était animée par la présidente d’ATD Quart Monde, Marie-Aleth Grard, pour détailler les préconisations sur la participation.
Moins de trois mois avant l’élection présidentielle, les 66 organisations du Pacte du pouvoir de vivre se relaient pour décrypter leurs 90 propositions et les soumettre aux différents candidats, mais aussi aux citoyens. Le 13 janvier, Marie-Aleth Grard avait ainsi 15 minutes pour présenter, en ligne, les propositions 77 à 81 consacrées au “pouvoir de participer”.
ATD Quart Monde “mène depuis 60 ans des combats avec les plus pauvres et sait d’expérience que les avancées qui ont eu lieu n’ont été possibles que parce que nous avons mené ces batailles avec les personnes qui ont l’expérience de la pauvreté”, a rappelé, en introduction, la présidente du Mouvement. Elle a cependant constaté que la nécessité de cette participation n’était pas toujours prise en compte, comme l’illustre le Contrat d’engagement jeune, présenté par le gouvernement en novembre dernier, “réfléchi sans les jeunes concernés”. “Le résultat ne se fait pas attendre : au lieu d’un vrai droit pour tous les jeunes, on aboutit à un dispositif qui ne touchera qu’un nombre restreint de jeunes issus de milieux très défavorisés”, regrette-t-elle.
Bâtir des espaces
Pour Marie-Aleth Grard, “notre société ne peut se passer de la pensée et de l’expérience d’une grande partie de la population, que sont les personnes qui vivent dans la grande pauvreté. Si nous voulons réduire les inégalités dans notre pays et tendre vers l’éradication de la grande pauvreté, nous devons bâtir des espaces avec les conditions pour que toutes et tous puissent vraiment penser ensemble, apporter leur pierre et bâtir ensemble des propositions qui ne laisseront personne de côté”.
Parmi ses propositions, le Pacte du Pouvoir de vivre préconise de “renforcer la place de la société civile organisée dans l’élaboration des politiques publiques”, “d’encadrer de garanties les processus participatifs et délibératifs”, de “faire évoluer les processus d’initiatives citoyennes et leur donner une place dans notre démocratie en garantissant leurs effets juridiques” ou encore de “mettre en place des processus locaux pour permettre aux jeunes de participer à l’élaboration des politiques de jeunesse”.
La participation ne se décrète pas
L’objectif n’est pas de promouvoir une “participation alibi”, comme l’a rappelé la présidente d’ATD Quart Monde, mais bien d’instaurer les conditions pour que cette participation de tous soit possible. “La participation de chacune et chacun n’est pas simple, elle ne se décrète pas. Nous ne négligeons surtout pas le fait qu’animer des ateliers, des réflexions avec des personnes venant d’horizons très divers, nécessite une animation par un professionnel qui a l’habitude de cette diversité”, a-t-elle détaillé. Il est en outre indispensable de “prévoir des temps de préparation, de réflexion, pour ensuite se retrouver, échanger, se comprendre et faire ensemble des propositions”.
ATD Quart Monde a notamment publié récemment un guide “rappelant les processus pour permettre la participation de tous et toutes”, a-t-elle rappelé.
Au travers de ces propositions pour faire naître “une démocratie qui redonne à toutes et à tous le pouvoir d’agir”, la présidente du Mouvement a estimé que le collectif du Pacte du pouvoir d’agir permettait de “se donner des forces ensemble, pour cette société qui n’oublie personne”.
Illustration : Webinaire du Pacte du pouvoir de vivre animé le 13 janvier par Marie-Aleth Grard.