Malgré les restrictions sanitaires, plus d’une cinquantaine d’événements ont été organisés partout en France pour la Journée mondiale du refus de la misère. Mobilisées par 60 organisations, des milliers de personnes ont montré leur détermination pour “gagner la justice sociale et environnementale pour tous”.
“Nous avons une seule maison commune, nous sommes une seule famille humaine, où les plus pauvres doivent avoir toute leur place.” C’est par ces mots que Sylvie Bukhari de Pontual, présidente du CCFD-Terre Solidaire, a ouvert la Journée mondiale du refus de la misère à Paris. Avec Clotilde Bato, directrice générale de SOL et présidente de Notre affaire à tous, Juliette Franquet, directrice de Zéro Waste France, Malcom Ferdinand, ingénieur en environnement et chercheur au CNRS, Patricia Samoun, citoyenne de la Convention citoyenne pour le Climat et Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde, elle intervenait dans le cadre de la table-ronde “Agir pour la planète sans oublier les plus pauvres, (im)possible ?”.
Ce débat, qu’il est encore possible de visionner sur la chaîne Youtube d’ATD Quart Monde, a permis une réflexion riche sur l’inclusion des personnes en situation de pauvreté dans les mouvements écologistes. Ainsi, à Zéro Waste France, “on cherche à insérer plus de diversité, pour continuer à agir pour les pauvres, le plus possible avec eux et tendre de plus en plus vers une action à partir d’eux”, a expliqué la directrice, Juliette Franquet. De nombreuses questions ont été posées par les spectateurs à Patricia Samoune, qui a rappelé que “les plus pauvres sont touchés de plein fouet par les changements climatiques” et a espéré que les idées de la Convention citoyenne “fassent leur chemin” au sein du gouvernement.
Convergence des luttes
Des animations ont également été encadrées par plus d’une centaine de bénévoles au Trocadéro pendant toute la journée. Dans l’après-midi, le Collectif Refuser la misère s’est également uni à Notre assiette pour demain et à la Marche des solidarités pour porter un message commun et affirmer l’indivisibilité des justices sociale et environnementale. Fatiha Ayad, militante Quart Monde de Mulhouse, a ainsi pris la parole, place de la Bastille : “L’écologie c’est quoi, c’est vivre en harmonie avec la nature, mais aussi avec les autres, se respecter dans les échanges, pouvoir confronter les idées sans s’humilier les uns les autres, ni se culpabiliser. C’est être solidaires entre nous quand la vie est trop dure, même quand la communication devient difficile.”
En fin de journée, réunis autour de la Dalle en l’honneur des victimes de la misère, au Trocadéro, des membres de l’association La Cloche, d’Oxfam, d’ATD Quart Monde, de l’association BICE et des jeunes d’un Épide (Établissement pour l’insertion dans l’emploi) ont pris la parole pour exprimer leur volonté d’aller vers une véritable justice sociale, économique et environnementale. Ces discours sont également disponibles sur Youtube.
Sensibiliser les habitants partout en France
Partout en France, des témoignages similaires ont raisonné. À Dole, ce sont en partie les jeunes qui ont préparé cette journée, en partenariat avec la régie de quartier, l’Association de lutte contre le gaspillage, la médiathèque et Artisan du monde. À Rennes, ATD Quart-Monde et six autres associations se sont réunies place de la Mairie pour revendiquer la justice sociale et écologique. À Chalon-sur-Saône, plus de 70 personnes ont participé à une marche.
À Carcassonne, un tour en vélo a été organisé conjointement avec l’association Carta-vélo, qui promeut les déplacements doux et les transports en commun au cœur de la ville. À Pézenas, des bénévoles ont déambulé dans le marché avec des pancartes pour sensibiliser les habitants. À La Flèche, chants et discours ont envahi la Salle Coppelia. Des événements ont également été organisés à Angers, Nantes, Tours, Lyon ou encore à La Réunion, mais aussi à l’étranger, en Belgique, au Canada et en République Tchèque notamment.
Retrouvez les vidéos de la table-ronde et des prises de paroles du Trocadéro.
Photo : Les bénévoles derrière la Dalle du Trocadéro le 17 octobre 2020. © ATD Quart Monde