Les membres de la délégation nationale d’ATD Quart Monde, Anne-Marie De Pasquale, Benoît Reboul-Salze et Geoffrey Renimel, ont présenté en janvier les quatre priorités du Mouvement pour les prochaines années.
Pendant deux mois, ils ont rencontré les équipes et se sont plongés dans les écrits de ces dernières années, notamment le travail d’évaluation mené au cours de l’année 2022 et le document issu de la Rencontre des engagements de l’été 2021. Anne-Marie De Pasquale, Benoît Reboul-Salze et Geoffrey Renimel se sont aussi interrogés sur les changements que le Mouvement souhaite provoquer dans la société, sur “ce que vivent les familles très pauvres et vers quels défis cela nous emmène aujourd’hui”.
Combattre la maltraitance institutionnelle
Quatre priorités ont émergé de ce travail, pour les quatre prochaines années. La première est un “combat de société” : combattre la maltraitance institutionnelle. Identifiée dans la recherche sur les dimensions de la pauvreté publiée en 2019, la maltraitance institutionnelle est très présente dans la vie des personnes en situation de pauvreté. “Elle s’appuie beaucoup sur la discrimination pour cause de pauvreté », constate la délégation nationale, qui pointe « une non-reconnaissance du phénomène de la part des institutions.”
Grâce à ses nombreux projets d’expérimentation sur l’école, la formation ou encore l’accompagnement des familles, ATD Quart Monde dispose déjà d’une matière très riche pour documenter et dénoncer concrètement cette maltraitance, mais aussi de solutions pour “l’enrayer”.
Se mettre ensemble face aux défis climatiques et environnementaux
La deuxième priorité est de “se mettre ensemble face au défi environnementaux”. “Ce défi concerne le monde entier. Nous avons besoin d’en comprendre les enjeux et les façons d’y faire face, à partir de l’expérience de vie et de la vision des plus pauvres.”
ATD Quart Monde travaille déjà sur ces questions et un département Écologie et Grande pauvreté a été créé en 2018. La nouvelle délégation nationale souhaite qu’une “vision commune” soit bâtie au sein du Mouvement, pour permettre aux membres “d’agir ensemble sur des sujets très concrets”.
Redéfinir et soutenir notre démarche de connaissance
Il s’agit ensuite de “redéfinir et soutenir notre démarche de connaissance”. La délégation nationale a ressenti la nécessité de travailler sur l’une des spécificités d’ATD Quart Monde, cette démarche de connaissance qui a “permis au Mouvement de gagner des combats”.
L’objectif est de s’interroger sur la manière de bâtir la connaissance de ce que vivent les plus pauvres, en la réactualisant et en rejoignant de nouvelles personnes, mais aussi sur la manière de la recueillir et de la partager pour faire changer concrètement la vie de ces personnes.
Se former pour s’engager et agir ensemble
Enfin, la quatrième priorité est de “se former pour s’engager et agir ensemble”. La Rencontre des engagements a mis en avant ce besoin de “se former au projet de société d’ATD Quart Monde, à l’animation, à la prise de responsabilités, à la manière de rejoindre les plus exclus…”. La délégation nationale estime nécessaire “d’inventorier les outils existants, de les structurer et peut-être de trouver des moyens innovants pour apprendre ensemble, aussi bien quand on découvre le Mouvement que tout au long de son engagement”.
Ces axes prioritaires doivent désormais être déclinés et réévalués au cours du mandat de la délégation nationale. “Pour que chacun devienne moteur sur ces priorités, pour atteindre notamment les jeunes et pour mutualiser nos efforts, nous allons être amenés à revoir nos modes d’organisation et de communication internes. L’objectif est que chacun ait conscience de participer à quelque chose de plus grand que sa propre action ou celle de son groupe”, conclut la délégation nationale, qui souhaite maintenant rencontrer l’ensemble des équipes régionales avant fin juin.