Créé en 2008 pour promouvoir le respect de l’esprit du sens originel de la Journée mondiale du refus de la misère, le Comité international 17 octobre a adopté la “Déclaration de Paris”. Il demande notamment à la communauté mondiale de “briser le cercle vicieux de la pauvreté”.
“Nous n’avons pas besoin de charité, nous avons besoin de droits. La pauvreté est une violation des droits humains. Ce que nous voulons ce sont des résultats. On a besoin de révolutions, de transformations du système économique, social et politique injuste. C’est ainsi que nous pourrons changer les choses pour les années à venir.” Ces mots de conclusion prononcés par Aye Aye Win au Conseil économique, social et environnemental ont été salués par des applaudissements nourris dans l’hémicycle. Avec sa fougue, la présidente du Comité international 17 octobre a galvanisé l’auditoire en présentant la “Déclaration de Paris”, qui dresse pourtant un constat alarmant.
Dans ce texte adopté le 7 juin, les membres du Comité notent ainsi, “avec une vive inquiétude, que les inégalités sont à la hausse et que, chaque année, l’écart entre les riches et les pauvres s’élargit”. Ils estiment ainsi que la pandémie de Covid-19, les conflits actuels dans le monde et l’urgence climatique mettent en péril “les progrès réalisés au cours des deux dernières décennies en matière de réduction de la pauvreté”. “Les règles actuellement mises en œuvre ont été décidées par les plus puissants. Nous devons transformer le rapport de force”, a affirmé Aye Aye Win, présidente de ce Comité.
Un appel à l’action
“Pour gagner cette bataille, nous devons prendre conscience que la pauvreté est un véritable fléau et nous devons rendre visible, partout dans le monde, ce problème”, a-t-elle ajouté. Le Comité note ainsi “avec fierté que la Dalle inaugurée à Paris en 1987 a été reproduite et consacrée au siège mondial des Nations Unies à New York et dans plus de 50 communautés régionales et locales du monde entier, comme un symbole universel des droits de l’Homme et de la dignité humaine”.
Ses membres demandent “instamment que cet appel à l’action […] soit clairement inscrit dans les constitutions nationales, promu et protégé dans les lois et politiques nationales”. Ils exhortent les gouvernements à “fournir des efforts particuliers pour atteindre les plus pauvres et les plus marginalisés qui ne sont pas entendus ou risquent d’être laissés pour compte” et à “entreprendre une action climatique inclusive et fondée sur les droits de l’Homme”. Pour “briser le cercle vicieux de la pauvreté”, le Comité international les appelle en outre à “reconnaître, valoriser et [se] nourrir de la richesse de la sagesse, de l’énergie et des ressources inépuisables grâce auxquelles les gens qui vivent dans la pauvreté peuvent contribuer au bien-être de nos communautés, de nos sociétés et, en fin de compte, de notre planète”. Pour Aye Aye Win, le message est clair : “La pauvreté n’est pas inévitable. C’est le résultat de choix économiques, politiques et sociaux. Nous avons besoin de remettre en question ce système. La priorité, c’est la dignité en pratique pour tous”.
Photo : Les membres du Comité international 17 octobre au Conseil économique, social et environnemental le 9 juin. © Carmen Martos, ATD Quart Monde