La Cloche et la Fondation Abbé Pierre ont rassemblé des citoyens, des bénévoles, des personnes accueillies et des professionnels de l’action sociale et de la lutte contre les exclusions, autour d’un groupe de travail sur l’engagement citoyen dont la restitution s’est tenue en juin 2021.
Face à une augmentation du nombre de personnes sans domicile et un isolement de plus en plus préoccupant de ce public, de nombreux citoyens voudraient agir, mais ne savent pas comment faire. Dans un même temps, les associations, elles, rencontrent des difficultés à intégrer et accompagner ceux qui souhaiteraient s’engager. Elles peinent par ailleurs à sortir du rapport aidant-aidé traditionnel en proposant du bénévolat aux personnes accompagnées. C’est dans ce contexte qu’un groupe de travail s’est formé, afin de construire des messages, des bonnes pratiques et des outils pour permettre à chacun de trouver sa place dans l’action et d’apporter sa contribution.
Nasser, bénévole sans domicile de La Cloche, estime ainsi que participer aux actions de cette association “peut servir de levier, de tremplin pour sortir d’un environnement d’exclusion ou de fracture sociale dont la personne est victime, se réapproprier petit à petit un regard et un jugement propre, puis (re)devenir progressivement acteur dans la société et (re)trouver sa place en tant que personne et citoyen”.
Bénévolat inclusif
Les différents acteurs du groupe de travail ont pu, au cours de quatre ateliers, définir les enjeux auxquels sont confrontées les associations qui souhaitent instaurer du bénévolat : donner l’envie aux citoyens de s’investir de manière pérenne, rendre les actions locales existantes complémentaires afin d’éviter les doublons, instaurer un bénévolat inclusif, malgré bien souvent un manque de moyens.
La création d’une plateforme commune, regroupant les outils et méthodes de chacune des associations, est l’une des pistes de solution évoquées par le groupe de travail afin de répondre aux différents freins au bénévolat inclusif : outils et communications des associations inadaptés (barrière de la langue ou fracture numérique), manque de légitimité et de confiance en soi, vulnérabilités psychologiques ou économiques, instabilité des situations…
Par ailleurs, la mise en place d’une bourse au bénévolat a été imaginée pour faciliter l’engagement des plus exclus. Elle recenserait et classerait l’intégralité des missions accessibles aux personnes en situation de précarité ou d’exclusion par catégories : activités manuelles, aides administratives, sensibilisation, intendance, etc. Elle permettrait ainsi aux structures de se mettre en lien direct avec une association afin de proposer des missions adaptées aux envies et contraintes des personnes qu’elles accompagnent.
La Cloche mène d’autres travaux de réflexion en parallèle et souhaite développer un guide sur l’inclusion sociale des personnes sans domicile, pour donner à chacun d’entre nous le pouvoir d’agir. La Cloche
Photo : © La Cloche