Volontaire permanente d’ATD Quart Monde, Hélène Rozet a notamment pour mission d’être en lien avec les personnes migrantes.
“Bonjour, si vous avez des questions sur la demande d’asile ou les démarches administratives, nous sommes là.” Patiemment, à la nuit tombée, les deux membres de l’association Utopia 56 font le tour des tentes installées dans le parc de Bercy, à Paris. Volontaire permanente d’ATD Quart Monde, Hélène Rozet, également co-animatrice de la dynamique Population d’ici, population d’ailleurs, les accompagne et participe à des actions d’Utopia 56 au moins une fois par semaine, depuis un an et demi.
Ce mercredi 29 septembre, le froid commence à se faire sentir et beaucoup de tentes sont déjà fermées. Mais quelques têtes font timidement leur apparition. En français, en anglais ou en arabe, les trois membres de cette maraude ont pour objectif de “leur donner le maximum d’informations pour que leurs droits et leur dignité soient respectés”, explique Hélène.
Rapidement, les questions fusent : l’un souhaite voir un dentiste, l’autre doit subir une intervention sur son appareil cardiaque, mais ne peut le faire. Une jeune fille, enceinte, doit aller au commissariat, pour déclarer le vol de ses papiers, mais elle n’ose pas y aller seule. Tous sont inquiets, fatigués par des mois d’attente, sans issue… L’équipe d’Utopia 56 s’efforce d’orienter chacun, prend les numéros de téléphone, leur donne des contacts et le “guide Watizat” qui contient des informations juridiques sur la procédure d’asile et des adresses utiles.
« Un défi énorme »
Avant de venir dans ce parc, Hélène est passée par le parvis de l’Hôtel de ville de Paris. Chaque soir, les équipes “familles” et “mineurs isolés” d’Utopia 56 recensent ici près d’une centaine de personnes sans solution d’hébergement pour la nuit. L’association trouve des logements pour certaines, en appelant son réseau de 200 hébergeurs solidaires à Paris, et des paroisses. Pour les autres, elle installe des tentes, sous un pont, porte de Clichy. “Nous n’avons aucun interlocuteur au niveau de la préfecture ou de la mairie. Si on n’est pas là, il n’y a personne”, souligne Kerill Theurillat, coordinateur d’Utopia 56 Île-de-France.
“On a le même combat pour les droits fondamentaux, pour que tout le monde puisse vivre dignement”, ajoute Hélène, dont l’une des missions est d’être en lien avec les personnes migrantes. La volontaire permanente porte également la voix de toutes les personnes en situation de pauvreté au Conseil de l’Europe, à Strasbourg, où elle représente ATD Quart Monde. “C’est un lieu où les associations peuvent discuter avec les représentants des États, des parlementaires et des pouvoirs locaux et régionaux de 47 pays. Nous nous battons pour éradiquer la pauvreté et dénonçons les dénis des droits humains. C’est un défi énorme”, estime-t-elle.
Cet article est issu du Journal d’ATD Quart Monde de novembre 2021.
Photo : Une maraude dans Paris. © Utopia 56