Étant en troisième année de Licence en Sociologie à l’Université de Montpellier nous avions la possibilité d’effectuer un stage sur la base du volontariat. J’étais désireuse de découvrir l’aspect pratique ainsi que de donner du sens à mes études. Je me suis directement orientée vers les droits humains ainsi par conviction et goût pour l’être humain.
J’ai connu le mouvement d’ATD Quart Monde essentiellement grâce au site Internet. Au premier abord, ce qui m’a le plus marquée fut la polyvalence des combats qui m’a fait comprendre que chaque dimension de la pauvreté avait son importance et qu’elles étaient toutes reliées entre elles. Selon moi, il s’agit d’un mouvement complet dans le sens où ATD Quart Monde est présent dans divers domaines comme : accéder à un logement digne, trouver un emploi, apprendre avec la culture, le droit aux vacances, l’assurance obsèques, etc.
Les points majeurs du Mouvement sont d’agir ensemble et pour la dignité, ces deux notions ont pris tout leur sens à la suite de ce stage. J’ai été agréablement surprise qu’ATD Quart Monde me fasse confiance et me permette de travailler durant trois semaines au siège de Montreuil. J’ai rencontré des personnes ouvertes d’esprit et chaleureuses qui m’ont naturellement intégrée. Je travaillais au Pôle Dialogue Action Connaissance où j’étudiais les liens entre les documents : Les dimensions cachées de la pauvreté ainsi que : Comprendre les dimensions de la pauvreté en croisant les savoirs « Tout est lié, rien n’est figé ». Il s’agit d’une recherche d’ATD Quart Monde France avec l’Université d’Oxford. Ce travail d’étude a été mené en France, Tanzanie, Bangladesh, Royaume-Uni et aux États-Unis. Le travail de recherche qui m’a été demandé est une excellente initiation puisqu’il permet de connaître chaque branche d’ATD Quart Monde. J’ai pris connaissance des caractéristiques des dimensions de la pauvreté ainsi que les réponses que proposait le mouvement dans ses positions publiques. J’ai retrouvé des convictions que je partageais déjà, par exemple : la question de l’écologie, l’école de la réussite pour tous, l’accès à la culture et les aides au logement et à l’emploi. J’étais engagée dans le fait d’agir ensemble pour valoriser les droits de chacun ainsi que de rompre avec le silence. Chaque action a son importance à n’importe quelle échelle.
J’ai également pris conscience de l’importance de la notion de dignité. Il est essentiel de se sentir digne et respecté que ce soit dans son logement, son travail, son quotidien, ses relations sociales et même dans la mort. Le travail autour de l’assurance obsèques m’a fait comprendre que nous avions tous le droit de partir dignement et de rendre hommage sans crainte. J’ai été particulièrement touchée les conditions de vie des femmes sans-abri. Les témoignages de ces femmes m’ont bouleversée car aucun être humain ne mérite de vivre quotidiennement dans la peur et dans les violences. Aujourd’hui, c’est un sujet sur lequel j’aimerais approfondir mes connaissances, et même agir. Il s’agit selon moi injustices qui doivent trouver des réponses. Plus généralement, je me suis rendue compte que la pauvreté formait une boucle puisque chaque élément est lié à un autre. L’extrême pauvreté résulte d’une accumulation de ces éléments qui maintiennent les personnes dans la précarité. C’est en faisant participer tout le monde que nous trouvons les solutions.
Le week-end du 18 et 19 janvier 2020, j’ai participé au séminaire où se regroupaient les équipes locales d’ATD Quart Monde à Pierrelaye. J’ai rencontré des membres permanents, des alliés, ainsi que des militants Quart Monde ; il était intéressant d’observer différents points de vue et diverses façons d’aborder le thème de la pauvreté. J’ai fait la connaissance de l’équipe de Montpellier avec qui je suis restée en contact. Je vais a priori travailler dans les bibliothèques de rue, ainsi que dans les Universités populaires Quart Monde. Je veux continuer mon engagement avec ATD Quart Monde car j’ai saisi les ambitions du mouvement qui me paraissent justes. À la suite des missions que je vais effectuer à Montpellier, j’ambitionne une poursuite d’études à Paris où j’envisage d’approfondir mon engagement lors d’un second stage durant mon Master.
Alice Hugony