A Lille, les jeunes et leurs projets au cœur de l’Université populaire Quart Monde

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Le 27 juin dernier, le centre social du Faubourg de Béthune à Lille accueillait ATD Quart-Monde pour une Université populaire Quart Monde centrée autour des jeunes. Un événement riche en partage grâce à différents ateliers qui ont permis aux jeunes participants, en nombre, de s’exprimer et de s’écouter.

Quand on pense à la jeunesse, on parle forcément de son avenir, mais aussi des  projets des jeunes. Un projet c’est une perspective, une projection. Mais pour cela, il faut bien souvent être soutenu, être accompagné et entouré. Le sujet principal choisi par la Dynamique Jeunesse d’ATD Quart Monde était donc de comprendre quels étaient ces soutiens. Qu’ils soient affectifs, financiers ou matériels, ils contribuent à l’épanouissement et à un possible envol. Tout au long de l’après-midi, les jeunes présents le 27 juin, certains plus réservés que d’autres, ont essayé de mettre des mots sur ces soutiens dont ils ont besoin.

Le travail : moteur ou frein ?

Dans les trois ateliers, le mot travail est sans doute celui qui a été le plus répété par les participants : « la place du travail est très importante dans l’avenir du jeune, peu importe le domaine », explique Billy, responsable d’un des ateliers. Pour la plupart, le travail représente la stabilité et la sécurité. Mais c’est également le besoin d’appartenir à un groupe et d’avoir une pratique. Cependant, le travail n’apporte pas seulement des points positifs selon eux. « J’ai l’impression qu’on nous traite comme des chiens », dit Manon. Elle continue : « On n’est pas assez valorisé dans ce qu’on fait et il y a de moins en moins de CDI et d’offres. Le salaire est plus faible quand on est jeune il diminue fortement aussi. » Pour Mélanie, pas question de prendre un emploi par défaut : « Si l’on sait ce qu’on veut faire, alors il faut foncer. Si on prend un poste par défaut, on ne va pas le garder et on ne va pas faire du bon travail. Il faut aller dans l’emploi dans lequel on va être bien, où l’on va s’épanouir. »

« C’est important d’avoir son appartement, ça procure une certaine assurance. »

Après le travail c’est la famille qui semble être très importante pour les jeunes. Pour Manu, la famille symbolise « quelqu’un qui est derrière toi, qui est là, qui t’aide ». Nos proches amènent donc un côté rassurant qui nous permet de regarder en arrière sans trop d’appréhension. Mais pour certaines personnes ce n’est pas le cas et elles rêvent d’indépendance. C’est là qu’intervient l’accès au premier logement qui est vécu comme une libération. C’est le rêve d’Isabelle qui aimerait bien avoir son petit appartement mais « les démarches sont compliquées et chez les parents ce n’est pas pareil ».

Un autre jeune ajoute : « C’est important d’avoir son appartement, ça procure une certaine assurance. » Pour Manu, c’est l’illustration de son image choisie durant l’atelier « Famille et Logement ». On y voit deux bocaux de poissons rouges, l’un est plein, l’autre vide. Un des poissons saute du bocal rempli pour aller dans le bocal libre. Aline acquiesce : « Quand il y a trop de monde dans le bocal, cela ne va pas. »

« Tout le monde peut être heureux, mais tout le monde n’a pas les moyens d’être heureux. »

La dernière idée mise en évidence lors de ces trois ateliers, c’est : pour réussir pleinement ses projets, il faut se sentir bien dans son corps et son esprit, être épanoui. Et pour cela, une situation stable et des proches présents sont deux conditions cruciales. Par ailleurs, il est important d’avoir des activités hors du travail pour pouvoir décompresser. C’est ce que nous explique Rachid : « Quand je fais mon sport, ça me donne de la pêche, je peux repartir de bonne humeur. » Pour Laura, c’est la lecture qui lui permet de s’évader. Manu rajoute : « On a besoin d’activités de décompression dans notre vie personnelle, car sinon on risque d’exploser. Au bout d’un moment il faut lâcher prise. » Alex est mitigé. Pour lui, « tout le monde peut être heureux, mais tout le monde n’a pas les moyens d’être heureux ». Il s’explique : « L’argent ne fait pas le bonheur mais ça aide. Si tu as une vie de famille, des enfants, et pas d’argent, ils vont manger quoi mes enfants ? Je vais aller voler, ce n’est pas la vie ça. » Si on est préoccupé par les besoins vitaux, il est très difficile de décompresser et c’est ce que souligne Alex.

Les deux bonnes heures de discussions écoulées, les jeunes se sont quittés après un dernier goûter. S’ils ont soulevé certains obstacles qui pourraient se mettre en travers de leurs projets, ils ont également souligné les nombreux soutiens rencontrés dans leur parcours. Surtout, ils ont vu qu’ils n’étaient pas seuls et que beaucoup de structures pouvaient les soutenir comme le CCAS (Centre communal d’action sociale), le CHRS (Centre d’hébergement et de réinsertion sociale) ou encore la Mission locale ou  l’UTPAS (Unité territoriale de prévention et d’action sociale). Quoi qu’il en soit, les jeunes pourront de nouveau se retrouver autour d’événements d’ATD Quart-Monde dès septembre. Mossane

 

 

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