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Temps libre, temps de liberté [254]
Le droit au temps libre, loin d’être un combat d’arrière-garde, est un combat d’avenir.
Description
Revue Quart Monde n° 254
L’appropriation du temps libre, vecteur d’émancipation individuelle et collective, est une longue histoire, comme le détaillent Lionel Arnaud et Jean Viard.
En France, il y eut un Ministère du Temps libre entre 1981 et 1983, dont fut chargé André Henry, qui tenta d’y mettre en œuvre son expérience syndicale, de militant de l’éducation populaire, et sa conviction du rôle primordial des associations. Nuances et modestie imprègnent son analyse.
De Madagascar, Amélie Kamony manie elle aussi la nuance et préfère parler d’un « temps de libération », car : « Le travail ici pour la plupart [des gens], c’est attendre les camions des ordures et ramasser ce qu’ils peuvent transformer ou revendre […] Les jours d’Université populaire Quart Monde, ils choisissent de ne pas attendre les camions, ils se ‘forcent’ à prendre ces temps pour se libérer, car on sait très bien que ce ne sont pas des temps libres : chez moi, il n’y a pas de limite au petit boulot, c’est la force physique qui limite ».
Les témoignages et analyses des réalités européenne, d’Afrique, d’Amérique du Sud réunis dans ce dossier montrent que réaffirmer aujourd’hui le droit au temps libre, loin d’être un combat d’arrière-garde, est un combat d’avenir.
Extrait de l’introduction de Martine Hosselet-Herbignat
La crise sanitaire actuelle et le confinement, « temps libre » imposé à tous, donnent encore plus d’acuité à la réflexion. Témoignages et analyses montrent à quel point le droit au temps libre questionne le droit à la formation et à la culture, en priorité pour ceux qui en sont les plus éloignés.