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Relation cherche médiation [211]
Rencontrer, dialoguer, se confronter aux autres, se mettre en relation, toutes choses qui ne vont pas de soi… surtout pour des personnes qui ont une longue expérience de l’exclusion. La médiation s’impose pour créer des ouvertures et des prises de conscience.
Description
Revue Quart Monde n° 211
Ceux qui vivent dans des conditions précaires témoignent que l’exclusion peut être vécue à plusieurs niveaux. La plupart du temps, ils sont effectivement exclus des circuits de participation, de décision, d’échanges culturels ouvrant l’espoir d’une vie meilleure, d’un univers mieux maîtrisé et toujours plus élargi.
Mais les effets de la précarité sont également dommageables dans le domaine plus intime des représentations : les personnes ayant une longue et douloureuse expérience de l’exclusion finissent par intégrer les jugements négatifs dont elles sont l’objet, et par se voir elles-mêmes avec les yeux des autres. […]. Sans médiateurs créant des ouvertures et des prises de conscience, l’avenir serait chaos, non sens, violence.
Heureusement, des professionnels – mais aussi des personnes convaincues, tels les membres d’ATD Quart Monde au Burkina Faso – font œuvre de médiation. Elles se forment en permanence à cette pratique qui ne s’improvise pas. Médiation familiale, judiciaire, bien sûr, mais également médiation s’exerçant dans des contextes où on ne l’attendrait pas à priori : les esthéticiennes de l’Institut de Beauté solidaire se voient comme pourvoyeuses d’estime de soi, rejoignant en cela la réflexion de Joseph Wresinski, en 1965, sur les liens entre esthétique et misère. Les technologies avancées de la communication, la création artistique introduites auprès de ceux qui en sont les plus éloignés, déploient, elles aussi, l’aptitude à vivre ensemble. […]
Extraits de l’introduction de Martine Hosselet Herbignat.