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Les mots [243]
«Il y a des mots qui t’honorent, t’élèvent, et d’autres qui te réduisent, t’anéantissent, et c’est avec ces derniers que je me suis forgée…». Porter l’étiquette «pauvre», «délinquant», «cas soc’» vous marque à vie.
Les mots peuvent aussi conduire à «une véritable conversion du regard que nous portons sur les autres dans les circonstances de la vie ordinaire».
Description
Revue Quart Monde n° 243
À Marseille, Avignon, Oakland, des ateliers d’écriture postulent d’emblée que tous et toutes sont capables d’écrire, y compris les personnes illettrées ou qui n’ont jamais eu l’occasion d’apprendre. En Haïti, l’écriture collective d’un livre plonge ses racines dans le magma brûlant des expériences d’anéantissements à répétition.
Accoucher de sa propre identité personnelle et collective ne se fait pas seul, c’est une longue histoire – celle d’une vie – émaillée de rencontres décisives avec des passeurs de frontières, des interlocuteurs libres et passionnés, qui s’engagent, interpellent, ne «lâchent pas le morceau». Ici, Joseph Wresinski, des profs engagés, des volontaires formés à l’écoute des plus démunis, des traducteurs immergés dans plusieurs cultures, des éducateurs. […]
La liberté absolue pour chacun – y compris celui dont on nous dit qu’il ne faut rien en attendre – d’exprimer soi-même qui il est, avec qui et dans quel univers il veut vivre : voilà l’enjeu de l’entreprise. Depuis son bidonville à l’Île de la Réunion en 1989, René Grèze parvenait à le dire de façon aussi simple que lumineuse: «Pour s’en sortir, il faut déjà pouvoir sortir les mots ».
Extraits de l’introduction de Martine Hosselet-Herbignat