De 1954 à 1971, plusieurs centaines de familles pauvres ont vécu dans le camp de sans-logis de Noisy-le-Grand, créé à l’initiative de l’abbé Pierre. Ce documentaire retrace le combat impressionnant de Joseph Wresinski, acharné à rendre leur dignité à ces familles, ainsi que la genèse et l’esprit du mouvement international ATD Quart Monde qu’il a créé.
« Je pensais, quand nous sommes arrivés, que c’était un camp de prisonniers », nous dit Bernard Jarhling, qui avait à l’époque 13 ans.
À travers des images d’archives, dont certaines totalement inédites – les films amateurs d’André Ory, employé chez Pathé puis maire de Noisy-le-Grand –, et des témoignages d’habitants, de volontaires d’ATD Quart Monde, mais aussi de l’abbé Pierre, de madame Bénard – épicière qui avait installé une annexe de son commerce dans une roulotte, à l’entrée du camp –, Claire Jeanteur retrace l’histoire du camp de Noisy-le-Grand, construit suite à l’appel de l’hiver 1954 lancé par l’abbé Pierre, jusqu’à la destruction du dernier des igloos en 1971 et au relogement des dernières familles, avant de nous emmener sur l’esplanade du Trocadéro, à Paris, le 17 octobre 1987 pour l’inauguration de la Dalle à l’honneur des victimes de la misère.
Pendant 17 ans, dans une France en pleine croissance économique, 250 à 300 familles ont vécu dans la boue de ce bidonville, objets de mépris, de rejet et de déni. Mais ce lieu incarne aussi et surtout la naissance d’un combat exemplaire et universel contre la misère et l’exclusion sociale, puisque c’est là qu’est né ATD Quart Monde, sous l’impulsion de Joseph Wresinski et des habitants du camp.
André Duc-Taffe –
J’ai habité un de ces igloos, quelque part entre 1954 et 1962 je crois. Nous venions de La Pomponette, autres petits abris de miséreux, plus petits. C’était la misère. Je me souviens des invasions de puces, le froid l’hiver, le triporteur de mon père avec lequel il allait travailler dans Paris, les jeux avec les voisins, mon premier vélo, la famille Duraton à la radio, le bouc de Besnard qui terrorisait tout le monde lorsqu’il s’échappait, le laitier qui distribuait le lait avec sa charrette à cheval, le local des chiottes où personne n’osait aller tellement c’était sale et puant, l’eau à la pompe dont il fallait tourner la manivelle sur le dessus, les disputes entre les gens mais aussi la solidarité.
Langlet Marceline (Jahrling) –
J’ai habité et grandi ce camp avec toute ma famille ? ? ? de très bons souvenirs malgré la misère je ne regrette rien
Tonarelli jean claude –
Moi j’y ai grandi dans ce camps dans les igloo… le père venait nous voir, il me prenait sur ses genoux…
Moulin PATRICE –
J’ai habité ce camp !