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Choisir le volontariat [269]
Le volontariat d’ATD Quart Monde ?… Un choix audacieux, en prise directe avec les questionnements actuels, et une véritable
source de transformations personnelles et collectives vers un monde sans exclusion.
Description
En 1957, Joseph Wresinski, ayant lui-même vécu la grande pauvreté dans son enfance, arrive comme aumônier dans le camp des sans-logis à Noisy-le-Grand en banlieue parisienne. Il y découvre la misère de masse devant les 250 familles rassemblées là, dépendantes des oeuvres charitables, sans avenir. Il crée alors une association avec ces familles, des amis et sympathisants : Aide à Toute Détresse, qui devient plus tard le Mouvement international ATD Quart Monde. Des hommes et des femmes de tous horizons et pays le rejoignent peu à peu. Ils s’impliquent avec lui dans les actions du bidonville, mais ont besoin de soutien pour tenir individuellement et collectivement. En 1964, ils se réunissent pour
les premières « assises » durant lesquelles les « options de base du Mouvement » sont écrites. Ainsi naît le volontariat permanent du Mouvement ATD Quart Monde : « Des hommes et des femmes qui, ne croyant pas à la fatalité de la misère et voulant l’anéantir, se sont unis aux familles les plus défavorisées. »
En 2024, face aux évolutions des sociétés, aux défis environnementaux, à la dimension toujours plus internationale du Mouvement,
qu’est devenu ce volontariat ?…
Des jeunes de toutes nationalités, origines, croyances et orientations sexuelles restent attirés par cet engagement radical. Au nombre de 350 environ, ils ont la conviction de rejoindre un laboratoire où ils et elles peuvent expérimenter, à temps plein et dans la durée, une société plus égalitaire, notamment au niveau du partage des savoirs et du pouvoir.
Voulant librement relever ce défi, ils et elles vont vivre et se former dans la proximité des familles très pauvres, s’associer à elles et aux alliés du Mouvement pour mener des projets qui sont autant de chantiers concrets fondant une société plus juste. Engagés permanents, ils signent un contrat de travail, perçoivent un salaire modeste, tout en participant à un fonds mutuel de solidarité.
Ceux et celles qui ont été volontaires pendant une période avant de prendre d’autres directions disent honnêtement à quel point le volontariat a marqué positivement leur vie. Avoir grandi avec des parents volontaires a également influencé certains parcours d’activistes engagés pour des causes très proches : « Mes parents m’ont transmis qu’il est possible de vivre une vie heureuse en essayant d’accomplir quelque chose d’impossible à voir se réaliser de son vivant, […] sans que l’ampleur des enjeux ne m’écrase. »
Martine Hosselet-Herbignat