
Idée reçue n°2/10 : l’immigration coûte cher à la France

Faux. Selon les études, elle ne coûte presque rien ou, au contraire, rapporte.
Nous avons vu que les immigrés contribuaient à augmenter la richesse par habitant d’un pays comme la France. Ils créent de la richesse et de l’emploi, car ils sont aussi consommateurs, cotisants et contribuables (TVA et autres impôts). Ils apportent également une diversité culturelle et professionnelle qui favorise l’économie du pays d’accueil(1).
Les populations immigrées perçoivent moins de prestations que les natifs pour ce qui est de l’assurance maladie et de l’assurance vieillesse (les deux postes les plus importants de la protection sociale), et davantage qu’eux pour ce qui est des aides au logement, du RSA, des allocations familiales et des allocations chômage. Par ailleurs, leur apport est important en termes de cotisations sociales, de taxes sur la consommation, de CSG et d’impôts.
Le tableau suivant, établi pour l’année 2005, montre que l’immigration représente un coût de 68 milliards d’euros et des recettes de 72 milliards, donc un apport net de presque 4 milliards :
Recettes | Montant annuel en millions € | Dépenses | Montant annuel en millions € |
Impôts sur revenus du travail | 3414 | Retraite | 16365 |
Impôts sur revenus du capital | 3350 | Logement | 2593 |
Taxes sur la consommation | 18335 | RMI | 1740 |
Impôts locaux | 2541 | Chômage | 5047 |
CSG-CRDS | 6215 | Famille | 6724 |
Cotisations sociales | 26457 | Santé | 11154 |
Autres recettes | 11714 | Éducation | 4222 |
Autres dépenses | 20295 | ||
Total | 72026 | Total | 68140 |
Impact budgétaire net | 3885 |
Source : Xavier Chojnicki et Lionel Ragot, op. cit.
Dans sa première étude sur le sujet(2), l’OCDE fait apparaître un impact fiscal légèrement négatif en 2008-2009 pour les familles immigrées vivant en France (– 1 451 € par an et par personne en 2007-2009), qui s’explique par le fait que celles-ci sont relativement âgées et donc un peu moins en emploi, et sans doute aussi par les premiers effets de la crise de 2008. Pour la plupart des pays, remarque cependant l’OCDE, l’impact de l’immigration est positif(3). L’emploi étant le principal facteur de contribution fiscale des immigrés, l’OCDE invite les pays à une meilleure intégration des immigrés dans le marché du travail.
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