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Idées Fausses : « Les pauvres font des enfants pour toucher des aides » C’est faux !

Faux. Avoir des enfants ne permet pas de s’enrichir.

Ce n’est pas avec le RSA que l’on peut vivre dignement en famille (idée fausse 23). Et ce n’est pas en ayant davantage d’enfants que la situation s’améliore. Une famille se trouvant sous le seuil de pauvreté ne s’en éloigne guère lorsqu’elle s’agrandit, parce qu’à chaque nouvel enfant le seuil de pauvreté augmente autant que les ressources gagnées, c’est-à-dire d’environ 300 € (on estime même que les aides sociales et fiscales ne couvriraient que moins d’un tiers du coût de l’enfant pour les familles les moins fortunées[1]).

Si l’on reprend les chiffres du tableau ci-dessous et que l’on mesure l’écart entre le revenu disponible de la famille au RSA jusqu’au seuil de pauvreté, on constate que pour 0, 1, 2 et 3 enfants, cet écart négatif est respectivement de 266, 203, 266 et 172 pour le parent seul et de 509, 599, 650 et 575 pour le couple. On voit qu’il ne se réduit pas significativement avec le nombre croissant d’enfants.

Source et détail des calculs : « La combinaison des prestations et ses effets sur le niveau de vie », Minima sociaux et prestations sociales, Drees, 2019.

On sait par ailleurs qu’en France le taux de pauvreté s’accroît avec la taille de la famille, ce qui confirme malheureusement notre propos : 10 % environ pour un couple avec 1 ou 2 enfants en 2015 ; 18,3 % pour 3 ; et 38,9 % pour 4 enfants et plus[2].

On sait aussi qu’une famille ouvrière française a en moyenne 2,3 enfants et une famille cadre 2,2 enfants[3]. Une famille britannique a en moyenne 1,8 enfant, quel que soit son milieu social[4]. Les moins fortunés ne font pas plus d’enfants que les autres.

[Article mis à jour en décembre 2019]

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[1] Il est difficile d’évaluer le « coût » d’un enfant. Si l’on suit les travaux de l’ONPES sur les budgets-types, les aides sociales et fiscales ne compenseraient qu’entre 20 % et 35 % de ce coût pour les familles du premier décile, en fonction de la configuration familiale (A. Favrat, C. Marc, M. Pucci, « Les dispositifs sociaux et fiscaux en faveur des familles : quelle compensation du coût des enfants ? », Insee, 2015). Voir aussi A. Math, « Coût des enfants et politiques publiques. Quelques enseignements d’une évaluation des dépenses consacrées par la société aux enfants », La Revue de l’Ires 2014/4 (n° 83), p. 87-113.

[2]  « Les effets des transferts sociaux et fiscaux sur la réduction de la pauvreté monétaire », Drees, 2018.

[3] L. Masson, « Avez-vous eu des enfants ? Si oui, combien ? », dans Insee, France, portrait social, 2013.

[4] « Challenging 12 Myths and Stereotypes about Low-Income Families and Social Security Spending », Save the Children, 2012.