Le volontariat : « planter sa rébellion au cœur de la pauvreté »

En ce mois de février, une nouvelle Bibliothèque de rue démarre dans le nord de la France. Des membres du Mouvement se sont préparés pour aller à la rencontre des enfants, et de tous les habitants. Certains ont l’expérience vécue de la pauvreté, d’autres non. C’est ensemble qu’ils cherchent comment faire pour démarrer cette action phare du Mouvement qui commence en rejoignant les enfants au pied des barres d’immeubles, et qui nous amène ensemble vers des aventures extraordinaires.

Au bout d’un moment, une des personnes qui a une longue histoire de pauvreté dans un quartier similaire, prend la parole : « Quand on a perdu la confiance en soi, c’est plus compliqué. Alors comment rejoindre les personnes isolées ? Elles ne parlent à personne ! Les gens au RSA se battent et beaucoup de personnes ne le voient pas. Ce n’est pas parce qu’on est pauvre qu’on est des moins que rien ».

Dans sa courte intervention, des points fondamentaux sont posés. D’abord, ce souci permanent de rejoindre celles et ceux qui ont la vie la plus difficile, même si c’est compliqué. Ensuite, cette conviction profonde que toutes les personnes ont des compétences, trop souvent non-reconnues. Et la Bibliothèque de rue le permet d’une façon exemplaire.

Comment peut-on lutter contre la misère sans bâtir une action à partir des savoirs des personnes qui la vivent ? Ce sont elles et eux qui se battent au quotidien et qui savent ce que cela veut dire en termes d’humiliation et de discrimination, tout autant que de courage et de fierté. Cela semble pétri de bon sens et pourtant c’est une véritable bataille que de le mettre en pratique. C’est en s’appuyant sur nos compétences mutuelles que nous pourrons arriver à des changements qui seront effectifs pour tout le monde.

Bonne chance à cette nouvelle Bibliothèque de rue. Vous allez mettre le quartier en fête !

Benoît Reboul-Salze, membre de la délégation nationale