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Universités populaires, hier et aujourd’hui

Universités populaires, hier et aujourd’hui

Cet ouvrage rassemble une trentaine de contributions, récits d'expériences ou témoignages, dont les auteurs sont en majorité des universitaires ayant pratiqué et/ou étudié ce mode particulier de transmission ou de partage des savoirs que l'on appelle communément des "universités populaires".

Les expériences relatées ici revêtent des particularités dues aux divers contextes politiques, aux conjonctures locales, à la personnalité de leurs protagonistes. Si toutes se réfèrent aux mêmes fondamentaux (articles 26 et 27 de la Déclaration universelle des droits de l’homme sur le droit de tous à l’éducation et à la culture), les orientations poursuivies obéissent à des visées pour le moins contrastées :
dispenser des connaissances à un large public,
– ne pas diffuser des savoirs mais forger une attitude critique vis-à-vis du savoir,
– donner un aperçu de toutes les sciences sociales et une méthode pour s’y repérer,
– échanger de façon mutualiste et égalitaire un savoir abstrait contre une connaissance concrète de la vie,
– donner comme un complément d’éducation morale et intellectuelle à l’instruction républicaine diffusée par l’école primaire pour que tous accèdent à la citoyenneté,
– l’ignorance étant la racine de la pauvreté et des injustices, les ouvriers ont le devoir d’apprendre pour savoir, comprendre, agir,
élever chacun à sa dignité d’homme et unir toutes les classes dans la poursuite d’un même idéal,
– donner à chacun le sentiment de sa dignité et lui apprendre à faire un bon usage de sa liberté,
– promouvoir simplement le plaisir d’apprendre.

Si certains auteurs présentent leur Université populaire (circonstances, genèse, développement, fonctionnement, thèmes abordés, public concerné, intervenants sollicités… à Caen, Arras, Lyon, Lille, Val de Marne, La Réunion…), d’autres apportent un éclairage sur ce qui s’apparente hors de France au même mouvement d’éducation populaire (Scandinavie, Russie, Royaume Uni, USA, Suisse, Portugal, Amérique latine, Niger). D’autres encore se livrent à une réflexion sociopolitique faisant valoir le caractère novateur, progressiste, contestataire de ce qu’ils désignent comme un courant universitaire alternatif prônant une nouvelle conception de la transmission des savoirs.

La prestation de Geneviève Defraigne Tardieu illustre dans ce contexte l’originalité des universités populaires Quart Monde, notamment quant au public visé et à la méthodologie pédagogique mise en œuvre.

Daniel Fayard

Autrement – 2012 – 365 p.

Actes d’un colloque international tenu du 14 au 21 août 2008, au Centre culturel international de Cerisy-la-Salle.