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Tout est né d’une vie partagée

Tout est né d’une vie partagée

Dans une banlieue déshéritée de Beyrouth, des familles déracinées organisent l'accueil et l'écoute de chacun.

« Tout ce qu’on savait, c’était qu’il y a une personne avec un nouveau-né qui dort sur le toit de l’immeuble, sur des cartons. »

En 1999, dans la banlieue de Beyrouth, à Nabaa, se retrouvent des familles déracinées : Libanais, Syriens, Égyptiens, Soudanais…
Face à cette détresse, des voisins se regroupent, avec le soutien des soeurs franciscaines, un comité se forme, un local est trouvé pour accueillir et écouter, baptisé Beitouna (notre maison).

Il ne s’agit pas de faire concurrence aux associations : « Il n’y avait ni plan, ni programme, ni structure mais le choix d’une présence, d’une proximité, et ceci dans la persévérance au milieu des difficultés et obstacles qui se présenteraient. »

On ne distribue rien : « Nous donnions nos personnes et notre temps gratuitement, et nous recevions beaucoup. »

A l’entr’aide et au soutien dans les difficultés quotidiennes, s’ajoutent peu à peu l’organisation de fêtes, d’excursions, la création d’une coopérative alimentaire.

Puis Beitouna s’ouvre à l’extérieur, va à la rencontre des prisonniers, des enfants turkmènes qui mendient. Des collectes sont organisées après le tsunami dans l’océan Indien et le tremblement de terre à Haïti.

En 2012, des représentants de Beitouna participie au colloque international organisé par ATD Quart Monde : « La misère est violence. Refuser la misère, un chemin vers la paix.

« Chacun arrive à Beitouna avec sa propre valise, celle de son histoire : elle contient ses bonheurs, ses malheurs, ses joies, ses peines, ses nouvelles, son amour, sa fraternité. Et quand il rentre chez lui, il s’est enrichi d’une nouvelle expérience. Si quelqu’un vit l’éloignement de son pays et de sa famille, il peut devenir un « très proche » à Beitouna, un membre de la famille. »

Annick Mellerio