Ce reportage présente des photos et des témoignages d’enfants qui vivaient seuls, en errance, dans les rues d’une ville du Tchad, Sarh, et qui ont été recueillis par l’Association pour l’encadrement et la promotion de la jeunesse marginalisée (AEPJM). Cette association fonctionne en partenariat avec une association française, Appel-Durance, qui fait partie du groupe de l’Appel au développement pour les enfants du monde.

Mouakem a été accueilli dans le foyer de l’AEPJM à l’âge de sept ans, après avoir perdu ses parents. En 2004, il a quatorze ans. Il raconte comment l’association leur apprend à vivre en groupe, à effectuer toutes les tâches ménagères et d’entretien, à suivre une scolarité et même à participer à une formation professionnelle.
En 2010, Mouakem a vingt ans et se débrouille seul désormais. Il prépare un bac scientifique et compte poursuivre des études. Il réfléchit à tout ce que lui a apporté le foyer : « s’il n’y avait pas eu le foyer des enfants de la rue, ç’aurait été très grave pour moi… ».

Si la ville de Sarh a évolué, il reste encore beaucoup à faire pour résoudre les différents problèmes, comme en témoignent les photos : la misère est toujours présente, « les grands » boivent, se droguent et sont violents avec les plus jeunes ; les filles doivent lutter contre la prostitution qui souvent leur est imposée.

Tout cela malgré de grandes affiches annonçant un monde meilleur, malgré les mots d’ordre promettant la paix et le développement… « grâce au pétrole… ».

Nicole Claure

Appel Durance – 2010 – 39 p.