Dans cet essai qui rassemble trois textes écrits dans les années 2000, l’auteur raconte et analyse la question des « exclus des exclus », les SDF.

Stéphane Rullac a une formation d’éducateur spécialisé. Il s’appuie sur sa participation comme travailleur social aux maraudes du SAMU Social de Paris.

Il distingue trois temps dans la mise en œuvre progressive de ce qui constitue un secteur nouveau de l’action sociale dédiée aux SDF, le secteur de l’AHI pour Accueil, Hébergement et Insertion :

– triomphe de l’urgence sociale 1992-2007 ;
– affirmation du droit au logement 2008-2010 ;
– création d’un service public de l’hébergement et logement social : 2010-2014.

Stéphane Rullac, également docteur en anthropologie, se montre très critique envers les politiques sociales. Il se révolte contre le fait que, selon le SAMU social, les SDF ne demandent rien, alors qu’il a constaté qu’ils demandent un hébergement d’urgence et que le 115 est saturé. Selon Patrick Declerck, il y avait en France, en 2005, entre 400 000 et 500 000 SDF pour 18 000 places d’hébergement.

L’auteur critique la vision de désocialisation des SDF et remarque qu’ils sont très présents dans l’espace public, considéré comme une résidence. L’auteur rappelle qu’avant 1994, le vagabondage était considéré comme un délit et entraînait le passage dans des dépôts de mendicité.

Selon lui, « les SDF ne forment pas un groupe sociologique homogène mais une catégorie politique de l’action publique ».

Éditions L’Harmattan – 2015 – 422 p.