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Reconnaissance sociale et dignité des parents d’enfants placés

Reconnaissance sociale et dignité des parents d’enfants placés

L'analyse d'une trentaine de récits de parents dont les enfants sont placés fait apparaître une aspiration essentielle : être reconnu comme parent.

Parentalité, précarité et protection de l’enfance

À une époque où la performance et la responsabilité individuelles sont des valeurs dominantes, les parents dont les enfants sont placés dans le cadre d’une mesure de protection de l’enfance vivent une double disqualification : ils appartiennent majoritairement aux couches sociales défavorisées et sont considérés comme défaillants sur le plan éducatif. Dans ce contexte, pour comprendre comment ces personnes définissent leur situation, l’auteur a construit une recherche de type qualitatif auprès d’une trentaine d’entre eux.

L’analyse structurale de leurs récits biographiques fait apparaître quatre façons différentes de se situer vis-à-vis de cette mesure : en la dénonçant comme injuste ou comme abusive, en s’y résignant ou en l’acceptant.

Si la diversité des points de vue reflète en partie les différences en termes d’intégration sociale et de trajectoire personnelle, c’est le degré d’estime de soi qui, fondamentalement, donne sens à ces différents vécus. Quelle que soit leur situation, tous ces parents aspirent à être reconnus. Même si cette aspiration se porte sur des sphères et à des niveaux différents, elle a une finalité commune : que leur dignité et celle de leurs enfants soient respectées.

De ce point de vue, le droit d’éduquer peut être considéré aujourd’hui, notamment pour les parents précarisés, comme un attribut fondamental de la dignité humaine.
Présentation de l’éditeur

Après plusieurs chapitres très théoriques dans lesquels il analyse les thèmes de la reconnaissance, de l’estime de soi et de la dignité, l’auteur passe à l’exposé des entretiens qu’il a eus avec les familles. Celles-ci, quelles que soient leurs différences, font part des mêmes préoccupations : « Pour éduquer un enfant, il faut d’abord être reconnu et se reconnaître digne de le faire ».

Dans leurs rapports avec les travailleurs sociaux les parents demandent que leur parole soit entendue. Ils ne contestent pas les mesures de protection mais veulent qu’on tienne compte de leur avis afin d’éviter les dérives : par exemple la prolongation indue d’un placement, la non reconnaissance d’une amélioration…

L’Harmattan – Savoir et formation – 2010 – 205 p.