Cet ouvrage du sociologue togolais Essè Amouzou tente de répondre à la question posée par le titre, en s’appuyant sur les travaux d’économistes et de spécialistes du Tiers-Monde, de l’Afrique en particulier. Des exemples précis tirés de la récente histoire socio-économique du Togo illustrent les données générales et en facilitent la compréhension.

L’ouvrage est divisé en deux grandes parties.

La première analyse les étapes et les effets des interventions des grandes institutions internationales dans l’économie des pays d’Afrique noire de l’Ouest dès les années 80. Après la décolonisation, les populations de ces pays ont vu leurs espoirs déçus et leurs conditions de vie devenir de plus en plus difficiles. Les Plans d’ajustements structurels répondant aux prescriptions du FMI et de la Banque Mondiale, n’ont pas atteint leur objectif d’amélioration. Les formes de ce soutien financier et logistique « sous condition », fortement mises en cause sur le plan théorique par certains économistes, sont dénoncées comme première cause de la pauvreté grandissante.

Dans la deuxième partie, l’auteur inventorie les autres facteurs, endogènes ou non, qui concourent à l’appauvrissement de ces pays : la main mise du Nord sur le Sud, le manque fréquent d’alternance démocratique, la lourdeur des conflits armés sur le plan financier et humain, la corruption et la mauvaise gestion des fonds publics en partie cause du manque d’emploi, la question de la natalité, les effets des modes traditionnels de culture…

Essè Amouzou insiste sur un élément mis tardivement en lumière : l’importance du facteur humain dans le développement durable d’un pays. « C’est l’homme, écrit-il en conclusion, qui est la source, l’objet et la finalité du développement ». Cette prise en compte, absente des politiques menées jusqu’à l’heure actuelle, ouvre des perspectives à condition de combattre toutes les autres causes d’appauvrissement citées précédemment.

Pour les non-spécialistes en économie, la lecture des mécanismes techniques est facilitée par un découpage rigoureux des points abordés.

Catherine Cugnet

L’Harmattan – Études africaines – 2009 – 221 p.