En fouillant la vie de Dom Helder Camara, l’auteur cherche à lui restituer sa complexité d’homme, édulcorée par l’image de légende de « l’évêque des favellas ». Son histoire est indissociable de celle du Brésil moderne, indissociable aussi de l’histoire de l’Église catholique au XXe siècle, avec leur complexité et leurs soubresauts.

L’importance du personnage médiatique et la violence des rejets qu’il a subis sont replacées dans l’histoire de la société brésilienne et des courants religieux et politiques qui ont agité le monde. Au fil des événements évoqués chronologiquement, les engagements de l’évêque de Récife, ses voyages et ses interventions officiels, illustrés par des citations percutantes et des commentaires de journalistes et autres contemporains, donnent l’idée de la force grandissante de son combat pour la justice sociale et des impressions qu’il suscitait.

L’évocation du contexte de son enfance et de son éducation éclaire ses prises de conscience et prises de position fondamentales. De la lutte pour une société plus juste dans son pays, il est passé à la lutte contre l’injustice faite aux pays du Tiers-Monde et aux pauvres du monde entier. Comme le souligne l’auteur, l’universalité de son message et les mots même qu’il emploie, dans ses discours comme dans ses écrits, font écho à ceux du fondateur d’ATD Quart Monde, particulièrement lorsqu’il dénonce la responsabilité des hommes dans l’existence de la misère et le devoir qu’ils ont de la détruire.

Éditions Desclées de Brouwer – 2010 – 142 p.