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Parrainer les enfants d’à côté

Parrainer les enfants d’à côté

Tout au long d'un entretien, Catherine Enjolet nous dévoile comment fonctionne l'association "Parrains par'mille", qu'elle a créée en 1990, pour permettre à des enfants en situation d'isolement familial ou d'exclusion de nouer des liens affectifs avec un adulte bénévole.

Entretien avec Catherine Enjolet

L’auteure, fondatrice de l’association Parrains par’mille, définit ce que doit être selon elle la relation entre un parrain et son filleul. Elle se montre à la fois très soucieuse du respect de l’enfant et très consciente de la nécessité de ne pas l’isoler de sa famille et d’être le plus possible en accord avec celle-ci pour que cette relation soit possible. On retrouve cette préoccupation tout au long de l’ouvrage.

Pour le parrain, elle décline les conditions indispensables à respecter :
– pour la première rencontre, un adulte proche de l’enfant doit être présent;
– le lien ne peut se construire que sur la confiance, confiance avec les parents et avec l’enfant;
– être un bon parrain c’est savoir composer avec l’enfant tel qu’il est.

Le premier des droits de l’enfant est le droit à l’affection, c’est à cela qu’il faut parvenir. Pouvoir établir un lien avec un parrain c’est « transformer la fatalité ». Ce qui permet à un enfant de s’en sortir par rapport à un autre qui n’y arrive pas, c’est le lien.

L’auteure a dû elle-même faire face, dès le plus jeune âge, à de nombreuses difficultés, et c’est tout naturellement qu’elle a compris la possible richesse d’une rencontre avec un parrain. L’association a démarré, de façon officieuse, par un soutien organisé auprès d’élèves en difficulté dans les classes où elle enseignait. Depuis sa création à Paris, l’association est présente dans une dizaine de villes. Elle n’instaure en aucun cas une relation d’argent entre ses membres et les familles. Les ressource financières viennent du département, de la Caisse d’Allocations Familiales, de certains Conseils régionaux et de plusieurs entreprises.

Certains jeunes adultes aimeraient profiter d’un statut semblable. Que peut-on faire pour les aider : mettre des locaux à leur disposition ou en payer les loyers, s’adresser à du personnel sans affectation, créer un vrai partenariat avec les collectivités locales ? Pour tenter de faire face à certaines questions qui restent à résoudre – l’avenir et le développement de l’association – celle-ci a adhéré en 2009 au Groupe SOS fondé par Jean Marc Borello.

M.H. Hugonnard-Roche

Rue de l’Échiquier – Conversations solidaires – 2010 – 90 p.