Pour nous faire comprendre les conditions de production des formes de la misère sociale contemporaines : la Cité, l’école, le monde des travailleurs sociaux, le monde ouvrier, le sous-prolétariat, l’univers des employés, celui des artisans, des paysans, la famille, etc., autant d’espaces où se nouent des conflits spécifiques, ou s’affirme une souffrance dont la vérité est dite, ici, par ceux qui la vivent.

Des hommes et des femmes, témoins d’un pays en plein désarroi, font éclater leurs souffrances à travers ces paroles du coeur. Pour briser les silences et l’indifférence.

On lit ce livre comme autant de petites nouvelles : chroniques d’une assistante sociale dans un hôpital à l’abandon, d’un métallo orphelin de la classe ouvrière, d’un fin-de-droit clochardisé, du proviseur d’un lycée en proie à la violence urbaine, d’un policier de base dans une banlieue défavorisée, et de tant d’autres avec eux…

Cette enquête sur les « Souffrances d’en France », a permis de tisser une véritable toile d’araignée, excluant autant que faire se peut quelque oubli que ce soit. La richesse de l’information naît également du regard, de l’approche, de la manière d’interroger et de dialoguer propre à chaque enquêteur. On est souvent très, très émus en lisant ce livre et on ne l’oubli pas en le refermant…

Seuil – 1998 – 947 p.