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Lutter contre les discriminations et les inégalités

Lutter contre les discriminations et les inégalités

Le Fonds d'expérimentation social a été créé pour enrichir les connaissances scientifiques et pratiques sur les discriminations et les inégalités qui touchent les jeunes de moins de 25 ans.

Enseignement du Fonds d’expérimentation pour la jeunesse

Trois axes de travail articulent les trois parties de ce livre décrivant des recherches menées par le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse (FEJ) créé en 2008 au sein de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire. Le but de ces recherches est d’améliorer l’insertion sociale et professionnelle des jeunes de moins de 25 ans  :
– En s’appuyant sur des projets qu’il soutient et évalue en mobilisant des acteurs publics, des professionnels de terrain et des chercheurs.
– Dans une démarche expérimentale : questionnement, mise au point de démarches et de méthodes d’évaluation rigoureuses suivant deux principes constants : le binôme porteur/évaluateur et la multiplicité des méthodes évaluatives.

Discriminations : repérer, comprendre et agir contre ce  phénomène plus complexe que ne laisse entendre sa qualification juridique. Les testings montrent que dans l’accès à un apprentissage, la reprise d’un fonds de commerce, l’achat d’un véhicule d’occasion ou la contractualisation d’une assurance ou d’un crédit, si l’âge n’est pas un critère discriminant comme dans l’emploi, l’origine supposée, le territoire et le sexe en sont. Mais ceux qui les subissent ressentent plutôt de l’injustice. Ainsi dans les départements d’Outremer, un atelier théâtre, objet de prise de conscience et de travail sur soi, complète une information d’ordre juridique pour aider les jeunes Domiens à faire face aux situations qu’ils vivront en métropole : ils ne s’attendent pas toujours à ce que leur couleur de peau fasse oublier qu’ils sont français…
Inégalités : la définition courante et les nuances apportées par quelques disciplines précèdent la présentation de recherches dans le domaine de l’enseignement :
– En Polynésie, le taux d’illettrisme extrêmement fort a motivé une expérimentation dans laquelle la pratique de la langue maternelle un peu délaissée est associée à l’apprentissage renforcé du français à l’école élémentaire, en associant les familles ; les résultats dessinent les contours d’un bilinguisme scolaire efficace.
– En France, des lycéens ont accepté d’être « tutorés » par des étudiants de grandes écoles en mathématiques. Le bilan est positif mais sans que cela leur donne une confiance en eux-mêmes suffisante pour les orienter dans une carrière scientifique.
Mixité sociale : elle est envisagée comme moyen de lutter contre les ségrégations. Mais qu’est-ce que la mixité sociale ? Les actions de deux associations qui mettent la musique classique à la portée d’enfants de familles défavorisées amènent une réflexion sur l’aspect descendant de ces pratiques : ces enfants éloignés de l’art rencontrent des artistes, et inversement, ce qui en soi constitue une source de mixité. Mais cela tend aussi à montrer l’idée de la supériorité d’une certaine culture… Dans la recherche de mixité sociale dans les collèges, les « secteurs bi-collèges » (deux collèges proches regroupés en un seul secteur) montrent leur intérêt, malgré les difficultés de mise en place avec la tentation d’évitement des familles…
Le bilan de ce travail ouvre des perspectives pour une société plus juste si les moyens, la réflexion, la rigueur et la coopération qui le caractérisent peuvent perdurer.

Catherine Cugnet

La documentation française – 2019 – 226 p.